L'auteur de l'Apologie de la religion chrétienne – connue sous le titre posthume de Pensées – fut à la fois un polémiste de la religion chrétienne, un mathématicien et un physicien: il publia des ouvrages sur les sections coniques, la cycloïde, le calcul des probabilités, l'hydrostatique et la mécanique. Pour cet analyste de la condition humaine, l'un des plus influents penseurs français du XVIIe siècle, dont l'œuvre est marquée par une critique radicale du rationalisme philosophique moderne, «l'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant». Une vie entre le calcul et la fulgurance
Né dans une famille appartenant à la noblesse de robe, Blaise Pascal perd sa mère en 1626. Son père, magistrat lié avec les savants de l'époque, s'installe en 1631 à Paris pour se consacrer à l'éducation du jeune Blaise. À douze ans, l'enfant découvre les premiers principes d'Euclide, et pour faciliter le travail de son père, qu'en 1639 Richelieu nomma intendant à Rouen, il invente une machine à calculer en 1640-1642. À la même époque, il publie son Essai pour les coniques. L'étude de Jansénius sur les rapports de la grâce et de la liberté humaine chez Saint Augustin renforce son intérêt pour la théologie. Dans le domaine de la physique, Blaise Pascal reproduit, à Rouen, les expériences de Torricelli sur la pression atmosphérique et publie, en 1647, Expériences nouvelles touchant le vide tout en travaillant à son Traité du vide, dont il ne nous reste que la préface. La famille retourne en 1649 à Paris, où Pascal trouve dans les divertissements mondains un remède à son ennui. Son père meurt en 1651, et sa sœur Jacqueline entre l'année suivante à l'abbaye de Port-Royal. Par son ami le duc de Roannez, Blaise Pascal est introduit dans la société du chevalier de Méré, du libertin Des Barreaux, et de Mme de Sablé. On lui attribue un Discours sur les passions de l'amour paru en 1653, époque à laquelle Pascal fonde le calcul des probabilités et rédige un Traité du triangle arithmétique. Au cours de la nuit du 23 novembre 1654, il a la révélation, dans une sorte de ravissement intérieur, de la vérité de la religion chrétienne: il découvre ce qui sera le centre de sa pensée: «Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob, non pas des philosophes et des savants. Certitude. Sentiment. Joie. Paix. Dieu de Jésus Christ [...] Renonciation totale et douce. Soumission à Jésus Christ et à mon directeur.» C'est avec ce directeur de conscience qu'il s'entretient d'Épictète et de Montaigne lors d'une première retraite à Port-Royal. Dans deux fragments sur l'esprit géométrique, il affirme que les sciences préparent à mieux connaître Dieu. Dans une polémique engagée contre les jésuites par Antoine Arnauld, Pascal prend la défense de la cause de Port-Royal: sous le pseudonyme de Louis de Montalte, il publie, de janvier 1656 à mars 1657, les Provinciales, composées de dix-huit lettres qui ont un immense retentissement. Blaise Pascal , qui conçoit le projet d'un ouvrage destiné à prouver la vérité de la religion chrétienne, tente de résoudre, dans le domaine de la science, le problème de la «roulette», ou cycloïde, et jette les bases du calcul infinitésimal. Épuisé, s'astreignant à des mortifications, il écrit Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies.
1 -[Blaise Pascal]
2 -[Blaise Pascal : Raison et religion]
3 -[Blaise Pascal : Misère et grandeur de l'homme]
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