Mencius fut «l'élève d'un disciple de Zi Si». De son vrai nom, Zi Si s'appelait Kongzi; petit-fils de Kongzi, il avait été lui-même formé par le meilleur élève du maître, Zengzi. Zengzi avait transmis la doctrine de Kongzi à Zi Si, et le disciple de ce dernier l'avait transmise à son tour à Mencius. Mencius propagea ses propres idées 150 ans environ après la mort de Kongzi. Tout comme lui, il invoqua l'exemple des antiques souverains Yao et Shun et développa les conceptions du Maître concernant la nécessité d'administrer le pays de façon vertueuse (dezhi) et de le gouverner avec humanité (renzheng), conditions indispensables, affirmait-il, pour avoir l'appui du peuple. Il considérait que les gens jouissant d'une fortune et de revenus d'un certain niveau devaient également faire preuve de qualités morales et observer certaines règles de conduite, faute de quoi ce serait l'anarchie et le désordre. L'idée qu'il fallait administrer le pays avec honnêteté, instruire la population et s'assurer avant tout que les petites gens que l'on entendait éduquer n'avaient «ni faim, ni froid» est l'un des aspects fondamentaux de sa conception de l'éducation. Mencius alla répandre cette version améliorée de la philosophie et des préceptes de Confucius dans les principautés de Liang, Qi, Song, Teng, Bi et Lu. Confucius disait: «Celui qui possède le savoir à sa naissance, celui-là est un être supérieur». Seul le saint, pensait-il, possédait un savoir inné. Aussi, exhortait-il à acquérir le savoir par l'étude. Mencius pensait pour sa part que chacun sur terre a spontanément le sens du bien, et il reconnaissait donc un savoir inné à l'ensemble des êtres humains. C'est pourquoi il appelait à «chercher en soi-même».
Dès l'époque des Printemps et Automnes, Confucius se préoccupa de policer les rapports sociaux en recommandant de donner «à chaque chose le nom qui est le sien», à chaque personne «la place qui est la sienne», sous les Royaumes combattants, Mencius reprit et développa cette conception, et souhaita que les éducateurs comprennent et respectent les principes moraux qui doivent régir au sein de la société féodale, les rapports entre le noble et le serf, le riche et le pauvre, l'homme et la femme, le jeune et le vieux, l'ami et l'ami. En d'autres termes, le précepte de Mencius - «accomplir son devoir au risque de sa vie» (shesheng quyi) - répondait au «sacrifier sa vie par humanité» (shashen chengren) de Confucius.
Lorsque Mencius recommandait de moduler les méthodes d'enseignement en fonction des différentes catégories d'élèves, il s'inspirait également de Confucius, qui appelait à adapter l'enseignement aux aptitudes de chaque élève. Là où Mencius préconisait de corriger ses erreurs et de s'amender, Confucius disait déjà: «qui a commis une faute ne doit pas craindre de la corriger». Ces idées ont eu une influence considérable dans le domaine de l'éducation morale.
On voit que Confucius a joué un rôle important dans la genèse de la pensée de Mencius sur l'éducation.
1 -[Mencius]
2 -[Mencius : la pensée de Mencius sur l'éducation]
3 -[Mencius : l'éducation morale de Mencius]
Source : Agora
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