|
Q
uant à ma manière d'agir à moi, celle que j'emploie aujourd'hui, elle est, en vérité, à la fois créative et destructive. Je me joue dans les transformations spirituelles; j'accède à tous les objets, mais en restant sans affaires où que ce soit. Les objets ne sauraient me faire dévier. Pour peu que quelqu'un vienne à la recherche, je sors le regarder. Il ne me reconnaît pas. Je mets alors toutes sortes de vêtements, qui font naître chez l'apprenti des interprétations; et à tout coup il se laisse prendre à mes paroles et à mes phrases.
Ô amertume ! ces tondus aveugles, ces hommes qui n'ont pas l'œil s'emparent des vêtements que j'ai mis pour me voir bleu, jaune, rouge, blanc. Et si je les enlève pour aborder des domaines purs, voilà les apprentis qui aspirent aussitôt à la pureté; et si j'enlève encore ce vêtement de pureté, les voilà tout perdus, et frappés de stupeur. Ils se mettent à courir comme fous, disant que je suis nu! je leur dis alors : "Le reconnaissez-vous enfin, l'homme en moi qui met les vêtements?" Et soudain ils tournent la tête, et voilà qu'ils me connaissent.
|
|