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Citation 1539 |
Saint Grégoire de Nysse
Discours sur les morts, TROISIEME PARTIE : DÉFENSE DU CORPS, 58, traduction Guillaume Bady
[1] En insistant sur l'idée que le corps n'est pas la cause du mal, Grégoire s'oppose à Plotin et, plus encore, à l’ascétisme outrancier et à l’encratisme. Cf. In Eccl. PG 44, 733C=GNO V, 426-428 et 741, Or. dom. PG 44, 1169=GNO VII-2, 51-52 et De an. et res. PG 46, 61A; voir aussi H. von Balthasar, Présence et pensée., p. 49 et 51 et J. Daniélou, “L'origine du mal chez Grégoire de Nysse”, p. 40-44.
[2] De même que c'est le choix de l'homme qui a provoqué le mal, c'est de même le mauvais usage des passions qui est la véritable cause du mal. Le mot “ passions ” est cependant ambigu : d'une part, Grégoire les définit comme la perversion des besoins biologiques et vitaux, et c'est ce sens négatif qui domine très largement dans le texte (ici elles sont clairement assimilées au mal); d'autre part, elles désignent ou ces besoins eux-mêmes ou les élans de l'homme, vers le bien comme vers le mal; le seul emploi positif du mot désigne le désir de l'insatiabilité spirituelle (p. 61). Ce sens permet néanmoins de comprendre ce que Grégoire entend par “ impassibilité ”, et qu'il est nécessaire de préciser ici : ce n'est pas la suppression des passions (entendues comme les "tendances naturelles" de l'homme), mais leur bon usage, conformément à la ressemblance à Dieu par laquelle l'impassibilité divine est donnée ou restituée à l'homme.
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