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L
e renonçant, tu le sais bien, doit quitter sa famille, épouse, enfants, tous ses amis, dépouiller les signes de caste : la mèche, le cordon sacrificiel ; ne plus réciter la Véda, et même cesser d'accomplir les actes rituels !... En signe d'abandon du monde, il ne doit plus avoir qu'un pagne, un bâton, une couverture, et se vouer au service d'autrui. Ceci pourtant n'est pas le mieux car le vrai renonçant n'a pas plus besoin de bâton que de mèche ou de cordon rituel. On ne l'entend se plaindre ni du froid ni du chaud peu lui importe qu'on le blâme ou que l'on vante ses mérites Car il est libre des six vagues de l'Océan du Samsâra la faim, la soif et la douleur, l'aveuglement, la vieillesse et la mort ! En devenant un Parama-hamsa, il a cessé à tout jamais de critiquer autrui, ou de s'enorgueillier de soi. Il a quitté l'envie, la tromperie, l'arrogance et l'avidité, le bonheur, le malheur, l'amour, la haine et la colère ; l'impatience et l'égarement, la joie, la peine et l'égoïsme, jusqu'à ce que son propre corps lui paraisse être une charogne ! En effet, celui qui perçoit que le corps est la seule cause par laquelle on déchoit, on doute, on verse dans l'erreur, s'en détache à jamais, s'éveille et s'établit fermement en lui-même ! Apaisé, immobile, il dit : Je suis Unité, Joie, Conscience ! En vérité, réside là le rôle qui m'est dévolu ! Là est mon Absolu, là ma mèche, et là mon cordon ! Je connais ce qu'est l'Unité ; mon Âme n'est plus séparée, mais unie à l'Âme cosmique : voilà ce qu'est la vraie Jonction !
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