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S
eigneur lama, je vous salue ! Bénissez le mendiant, qu'il vive au désert. Tu t'affliges, ma sœur, de la confusion du monde, Les joies et les peines pourtant sont éphémères. Ta souffrance actuelle pourrait se transformer, Devenir certainement un bonheur durable. Aussi, écoute le chant de ton frère aîné ! Avec gratitude pour tous les êtres qui sont mes parents Je pratique la doctrine en ce lieu. Si je regardais mon repaire Je le prendrais pour celui d'une bête sauvage, D'autres s'ils le voyaient s'en indigneraient. Si je regardais ma nourriture Elle conviendrait mieux aux chiens ou aux porcs, D'autres à la voir seraient pris de nausées. Je pourrais regarder mon corps réduit à un squelette, Même un ennemi à sa vue en pleurerait Je pourrais prendre ma conduite pour celle d'un fou, Ma sœur en ressent honte et déception. Je verrais en mon esprit matière à l'éveil, Le Victorieux se réjouirait de me regarder. La chair transpercée sur mon lit de pierres froides, J'ai fait montre d'endurance. Dedans, dehors, j'ai pris la nature de l'ortie, La couleur verte ne s'altère pas. Dans les grottes désertes Il n'y a rien pour dissiper mon chagrin, Mais mon cœur ne se sépare jamais Du lama, bouddha passé, présent et futur. Par la force de la méditation assidue Je ne doute pas de créer des expériences et des réalisations. Si vraiment elles apparaissent, Survient fortuitement le bonheur en cette vie, Et le parfait éveil dans la suivante. Ainsi, ma chère sœur Péta, N'exagère pas ta peine mi ta douleur, Je te prie d'accepter les privations pour la doctrine.
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