Augustin est le grand maître de la culture occidentale jusqu'au XVIIe siècle et, à travers lui, l'idéalisme platonicien domine la théologie. Ses thèses nourrissent la résistance à la pensée de Saint Thomas d'Aquin, au XIIIe siècle; le thomisme se réfère, lui, à Aristote, et donne plus d'importance aux données expérimentales et construit une méthode ferme d'argumentation. Dès le XIVe siècle s'opère la fusion de l'augustinisme et duthomisme. À partir du XVIe siècle, avec les réformes protestantes, ce sont surtout les controverses au sujet de la grâce divine qui mettent au premier plan l'augustinisme. Pour Luther et Calvin, qui affirment la toute-puissance, absolue et irrésistible, de Dieu, la liberté de l'homme n'a pas de place dans l'histoire du salut. La justification ne dépend pas des œuvres, mais de la seule foi. Et Calvin élabore une doctrine très précise de la prédestination. Au XVIIe siècle, les débats prennent un nouvel essor, autour de Jansénius, pour qui la grâce ne peut être obtenue par la conduite vertueuse, la prière et la pratique des sacrements; même les justes, pour accomplir les commandements, ont besoin de la grâce efficace, octroyée par la seule miséricorde de Dieu. La rigueur janséniste attire des êtres d'exception, comme Pascal. Quant au pessimisme qu'elle engendre, il imprègne le théâtre de Racine, dont les personnages apparaissent comme des réprouvés. Les conflits suscités par l'interprétation de l'augustinisme ont largement contribué à la conception moderne de la condition humaine et de la difficile liberté.
1 -[Saint Augustin]
2 -[Saint Augustin : Les travaux et les combats de Saint Augustin]
3 -[Saint Augustin : Œuvre de Saint Augustin]
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