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ù j' ai trouvé de la vie, j'ai trouvé la volonté de dominer, et jusque dans la volonté du serviteur, j' ai trouvé la volonté d' être le maître. Si le faible sert le fort, c' est qu' il y est incliné par sa volonté, qui veut à son tour se rendre maîtresse de plus faibles qu' elle; c' est le seul plaisir auquel elle ne puisse renoncer. Et de même que l' inférieur se soumet au supérieur afin d' avoir à son tour le plaisir de régenter le plus infime, de même le plus grand de tous se dévoue à son tour et risque au jeu sa vie elle-même. Quand le plus grand de tous périt en lice à son tour, il prend sur lui risque et péril, c' est une partie de dés avec la mort. Et sacrifices, et services rendus, et regards amoureux, ce sont encore des manifestations du vouloir de puissance. Par des chemins détournés, le plus faible s'insinue dans la place forte et gagne j'usqu'au coeur du puissant; et là il lui dérobe sa puissance. Et voila le secret que la vie m'a confié: " Vois, m'a-t-elle dit, je suis ce qui est contraint de se surmonter soi-même à l' infini. "
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