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D
ans le rêve, il n’y a pas de réalité et pourtant on croit à la réalité des choses vues en rêve. Après le réveil, on reconnaît la fausseté du songe et on rit de soi-même. De même, l’homme plongé dans le sommeil des entraves adhère à des choses qui n’existent pas ; mais quand il a trouvé le chemin, au moment de l’Éveil, il comprend qu’il n’y a pas de réalité et se moque de lui-même. C’est pourquoi on dit : comme dans le rêve. En outre, le rêveur, par la force du sommeil, voit quelque chose là où il n’y a rien. De même l’homme, par la force du sommeil de l’ignorance, croit à l’existence de toutes sortes de choses qui n’existent pas, par exemple : le moi et le mien, le mâle et la femelle, etc. En outre, dans le rêve, on se réjouit alors qu’il n’y a rien de réjouissant, on s’irrite alors qu’il n’y a rien d’irritant, on s’effraye alors qu’il n’y a rien d’effrayant. De même, les êtres du triple monde, dans le sommeil de l’ignorance, s’irritent alors qu’il n’y a rien d’irritant, se réjouissent alors qu’il n’y a rien de réjouissant et s’effrayent alors qu’il n’y a rien d’effrayant.
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