Est né au Malabar, dans la localité de Kâladi, dans le Sud de l'Inde, dans une famille çivaïte de très stricte orthodoxie brahmanique, une famille de brahmanes Nambûtiri (il y a aujourd'hui encore 16.000 brahmanes Nambûtiri au Malabar-Kerala).
A cinq ans, comme il est d'usage, Shankara passe par l'initiation brahmanique (upanayana), et il est investi du cordon sacré. Puis il étudie dans une école védique (pâthaçâlâ). Comme tout élève védique, le jeune Çankara devait quêter jour après jour sa nourriture et préparer les cérémonies rituelles.
A seize ans, Shankara opte pour la vie d'ascète itinérant (samnyâsin), devint le disciple de l'ascète Govinda Bhagavatpâda, auteur des Kârikâ sur la Mandukya-Upanishad..
Çankara eut d'ailleurs l'extrême bonheur de rencontrer le maître de son maître (le paramaguru), peu avant la mort de celui-ci.
La grande ambition de Çankara était la restauration de la Religion éternelle (vedikamatha) de l'Inde, de rétablir, devant le pullulement et le foisonnement des sectes, l'unité religieuse de l'Inde, devant la menace de l'islam.
Dans ce but, Shankara fit trois fois le tour de la péninsule indienne. Au cours de ses pérégrinations, il fonda d'innombrables monastères (matha), où s'enseignent la çruti et la smriti.
Il fit notamment un pèlerinage dans l'Hîmalaya au mont Kailasa, demeure traditionnelle de Çiva et de son épouse Parvatî. Lui-même est d'ailleurs considéré comme une incarnation plénière de Çiva.
Shankara a été aperçu pour la dernière fois à Kañci (dans le Tamil-Nadu, extrême sud de l'Inde). On ne sait rien de ses dernières années.
Il eut une activité de réformateur de l'hindouisme:
suppression des sacrifices animaux remplacement des boissons alcoolisées (madya), de viande (mâmsa) et de poisson (matsya) par des offrandes de riz, de fleurs et de laitages.
Dans un but d'unité religieuse,Shankara introduisit l'adoration conjointe des cinq grandes divinités hindoues, lors du rituel privé quotidien: Sûrya (le Soleil), Durgâ (épouse de Çiva), Vichnou; Ganeça et Çiva.
Il enseignait qu'il ne fallait pas absolutiser les différentes religions. Elles ne sont pas des fins en elles-mêmes.
Source : Ralph Stehly: http://stehly.chez.tiscali.fr
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