Son père fut le «grand saint» Devendranâth Tagore (1817-1903), qui tenait la recherche de l'Absolu pour l'unique réalité de la vie. Dès l'enfance, Rabindranâth vit donc dans un monde de sensibilité et de rêverie. Puis, au seuil de l'adolescence, l'enseignement de son père (qui quittait rarement sa retraite himalayenne) lui apporte la révélation de l'amour de la nature et de l'amour de Dieu; Tagore découvrira l'Occident entre 1878 et 1880. L'amour de l'humanité Sa mère meurt quand il a quatorze ans. Une de ses belles-sœurs lui apporte la révélation de l'amour humain, qui doit communiquer avec l'amour de la nature et de Dieu. En 1884, le suicide de sa belle-sœur le bouleverse: dès lors, Tagore apprend à renoncer à l'amour particulier pour mieux aimer la nature et Dieu, c'est-à-dire l'humanité tout entière. Entre 1901 et 1918, des événements tragiques s'abattent sur lui: sa femme, trois de ses enfants et son père meurent. Homme d'une grande sérénité, d'une vitalité débordante et d'une inlassable résignation devant Dieu, Tagore transforme la souffrance en joie. Il veut découvrir le dieu de beauté dans la nature, dans le corps, dans la pensée, dans la parole, dans l'acte. Il veut que la vie devienne belle dans sa totalité. La demeure de la paix Tagore fonde, en 1901, un centre d'éducation international à Santiniketan, qui devient un foyer dynamique, générateur de cette volonté. L'influence de ce foyer gagne bientôt tout le Bengale, puis toute l'Inde. Les versets de l'Offrande lyrique, écrits en 1912, apportent au monde un nouvel espoir et semblent défier l'effondrement du vieux monde: «Lorsque je jette mon regard tout autour, je rencontre les ruines d'une orgueilleuse civilisation qui s'écroulent et s'éparpillent en vastes amas de futilités. Pourtant je ne céderai pas au péché mortel de perdre confiance en l'homme: je fixerai plutôt mon regard vers le prologue d'un nouveau chapitre dans son histoire.»
Prix Nobel de littérature en 1913, poète mystique, maître spirituel, réformateur littéraire et social, polémiste, Tagore a su retrouver les accents du souffle védique; son œuvre immense a révélé à l'Occident le génie bengali.
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