Taisen Deshimaru naît en 1914 à Saga (Japon), dans une ancienne famille de samouraïs. Sa mère est une bouddhiste fervente, son père - homme d'affaires - le destine à une carrière dans le commerce. Déchiré entre l'idéal religieux de sa mère et le matérialisme de son père, il souhaite résoudre ce conflit et réconcilier ces deux mondes inconciliables.
Une quête spirituelle de plusieurs années le mène auprès de Maître Kodo Sawaki. Celui-ci est respecté et admiré dans tout le Japon. Il a redonné au Zen toute sa fraîcheur en le sortant des temples figés dans le formalisme. Deshimaru devient son disciple. Kodo Sawaki lui refuse l’ordination et lui demande de vivre socialement et de pratiquer le zazen.
Taisen Deshimaru mène donc une vie sociale et familiale, tout en continuant la pratique intense de zazen avec son maître. Ainsi, peu à peu, il résout la contradiction entre matériel et spirituel qui l'avait tourmentée dans sa jeunesse. Peu avant sa mort, Kodo Sawaki l'ordonne moine et lui demande de porter le Zen, zazen, en Occident.
Deux ans plus tard, en 1967, il confie à son fils la responsabilité de la famille, règle ses affaires, et prend le Transsibérien pour la France, sur l'invitation d'un groupe macrobitique, il est sans argent, et ne connaît pas un mot de français. Il souhaite y apporter la pratique du Zen, comme le lui a demandé son maître, Kodo Sawaki à la fin de sa vie.
L'une des caractéristiques de zazen réside dans son adaptabilité à l'environnement dans lequel il s'implante.
Taisen Deshimaru habite à Paris dans l'arrière-boutique d'un magasin diététique, il pratique zazen tous les jours, vit en donnant des massages shiatsu et tient des conférences. Soutenu par sa foi profonde en la pratique de zazen et en la transmission de son maître, il sait rendre l'enseignement des grands maîtres zen accessible à l'esprit occidental. Impressionnées par zazen et par la personnalité de Taisen Deshimaru, des personnes en nombre croissant pratiquent avec lui. Il ouvre un dojo, dirige les premières sessions et commence à donner des ordinations de bodhisattva et de moine. Son activité ne se limite pas à l'enseignement dans le dojo. Il a un profond désir d'aider l'homme dans la civilisation actuelle, dont il perçoit le déséquilibre, et de lui faire réaliser par zazen une compréhension plus approfondie de lui-même et de sa vie. Avec l'aide de ses disciples, devenus de plus en plus nombreux, il crée plus de cent dojos en Europe. Il fonde le temple de le Gendronnière, le plus grand dojo Zen en Occident. En même temps, il éduque ses disciples. Son enseignement est très concret et enraciné dans la vie quotidienne.
Dans ses dernières années, de plus en plus conscient de l'urgence d'aider les hommes dans le déséquilibre du monde moderne,Taisen Deshimaruintensifie ses activités, travaillant inlassablement, sans prendre de repos. Il disait alors : « Ma vie sera peut-être brève, mais au moins elle n'aura pas été égoïste. »
Il tombe malade au début de l'année 1982, ce qui ne l'empêche pas de continuer zazen chaque jour avec ses disciples. Au printemps, il part pour le Japon. Taisen Deshimaru y meurt le 30 avril. Ses dernières paroles à ses disciples sont : « Please, continue zazen. »
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