C’est le treizième jour du neuvième mois de la huitième année de Cheng Hua (1472) naquit Wang Yang Ming, de son nom privé Wang Shou Jen (Wang Shouren), également nommé Po An. A cette époque, la famille Wang honorait déjà la mémoire d’un célèbre ancêtre, Wang Hsi Chih (Wang Cixi) (321 379), calligraphe réputé ayant été ministre à la cour de l’Empereur Hsiao Wu Ti. Le père de Wang Yang Ming, Wang Hua Tsing, était, de son coté, ministre à Nanjing (Nankin) et avait été titré " Mandarin Erudit ", l’un des titres officiels les plus enviés récompensant les hauts fonctionnaires impériaux, en 1481. La mère du jeune homme mourut lorsqu’il avait treize ans et il suivit donc son père dans ses activités mandarinales.
En 1491, lorsqu’il avait dix huit ans, juste après s’être marié avec Mademoiselle Chu, la fille du Conseiller d’Etat, il rendit visite à Lou Liang (1422 1491), un savant taoïste très réputé qui accepta de l’initier et dont il fut le dernier disciple. Celui-ci lui transmit, notamment, l’oeuvre complète du philosophe Chu Hsi (Zhu Xi) (1130 1200) fondateur de l’Ecole du Principe Rationnel (Li Xue). Pour celui-ci " L’Esprit (Shen) ne peut exister que si il y a combinaison et harmonie entre le Souffle (Qi) (énergie vitale) et le Principe (Li) ". Cette unité de l’Esprit et du Principe était également prônée par Lu Jiuyan (Liu Xiangshan) (1139 1199), le fondateur de l’Ecole de l’Etude du Coeur (Xinxue) (Coeur en tant que formateur de l’Esprit... le Coeur est ce qui engendre le Shen) qui, de son coté, proclamait " L’Univers est le Coeur de mon Esprit et mon Coeur est l’Univers ! ".
Cette rencontre influença très profondément Wang Yang Ming qui chercha à l’approfondir toute sa vie durant. Lorsqu’il choisit un nom pour son Ecole, beaucoup plus tard et après une illumination, il utilisera simplement celui de Xinxue... " Etude du coeur-esprit " aussi traduit par " Pureté du Coeur ".
Parallèlement Wang Yang Ming se passionnait pour " l’art militaire " (Wushu) et la stratégie. Très jeune ils réussit brillamment les examens officiels puisqu’en 1492 il était déjà diplômé du Mandarinat au niveau de la province... ce qu’il confirma en 1493 et 1496 où il reçut un titre officiel du Mandarinat Impérial. En 1499, à seulement vingt huit ans, il réussit l’examen impérial le plus élevé et obtint, à la seconde place pour tout l’empire, le titre envié de " Savant Reconnu ".
Une carrière bien remplie... d’honneurs et de disgrâces: Il entreprit alors une carrière officielle bien remplie mais émaillée de coups d’éclats qui ne lui valurent pas que des amitiés. Il tenta, ainsi, de réformer en profondeur tant le système carcéral que celui des examens officiels. Son souci de justice et d’équité lui valut de nombreuses mutations. Il se spécialisa dans la révisions des procès et fit libérer bon nombre d’innocents puis condamner leurs détracteurs.
En 1506 il s’en prit à l’eunuque Liu Chin qui, profitant de son pouvoir, avait fait jeter en prison un policier, Tai Hsien, qui enquêtait sur la corruption... puis ceux qui avaient voulu le défendre. Le policier fut libéré mais l’eunuque réussit à convaincre l’empereur de faire administrer quarante coups de bâton à Wang Yang Ming qui fut, en outre, contraint de s’exiler dans le Guizhou (Kouei-Chou).
L’eunuque Liu tenta alors de le faire assassiner plusieurs fois et Wang Yang Ming ne dut la vie sauve qu’à sa compétence dans l’art du combat. Il fut même contraint, alors qu’il était cerné par les sbires de Liu, de simuler un suicide en jetant ses vêtements dans une rivière. Cet épisode eut la conséquence d’affaiblir sa santé car, depuis celui-ci, Wang Yang Ming eut toujours de graves problèmes pulmonaires... il était resté plusieurs heures jusqu’à la tombée de la nuit dans l’eau glacée.
1 -[Wang Yangming]
2 -[Wang Yangming : Les temps difficiles]
3 -[Wang Yangming : Une nouvelle disgrace…]
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