Les quatre siècles qui nous séparent de William Shakespeare se sont nourris de son œuvre: à l'aube de la modernité, sur la scène populaire de son théâtre en bois comme dans les palais d'Élisabeth Tudor et de Jacques Stuart, William Shakespeare a rendu accessible à l'Angleterre l'Antiquité renaissante, et, tel le Puck du Songe d'une nuit d'été, a entouré l'univers de son époque du cercle magique de sa poésie, renouvelant le langage et ses figures et nous proposant de nouveaux mythes. Aucune œuvre ne fut plus lue et jouée. Réécrite, censurée ou idolâtrée, elle fut même enlevée à son auteur jugé trop peu instruit pour l'avoir écrite. Attribuée à une vingtaine de substituts différents, jouée sur les grandes scènes du monde, elle revient désormais à son auteur. Voltaire s'inclina devant le génie de celui qui « créa le théâtre », mais ne trouva pas « la moindre étincelle de bon goût » dans « ses farces monstrueuses ». Goethe s'en empara, puis Victor Hugo, qui en fit « un homme océan » à l'égal d'Eschyle ou de Dante. Shakespeare inspira Marx, fascina Freud, et son œuvre sert de référence aux grands courants de la critique moderne. Les années de jeunesse La ville de Stratford-upon-Avon, où est né William Shakespeare, en 1564, n'est qu'à une centaine de miles de Londres. Cette proximité explique que ce bourg, dont le nom signifie « la route traversant le gué », fut le lieu florissant de marchés et de foires, et qu'il fut décimé par les épidémies de peste; par ailleurs, de la capitale venaient des troupes itinérantes de comédiens protégés par la reine ou par la noblesse: Stratford était le lieu d'une fortune changeante, qui marqua l'enfance et l'adolescence de William Shakespeare.
1 -[William Shakespeare]
2 -[William Shakespeare : Une famille respectable]
3 -[William Shakespeare : De Stratford à Londres]
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