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Histoire du catholicisme


Catholicisme : Histoire du catholicisme

L

a première Église catholique


À la Pentecôte, les disciples de Jésus partent diffuser la «bonne nouvelle» à toutes les nations. Des communautés chrétiennes naissent à leur passage, dans tout le bassin méditerranéen. Elles croient en Jésus Christ, en qui elles voient le Fils de Dieu, mort et ressuscité pour le salut de tous les hommes, et pratiquent les sacrements du baptême (entrée dans la communauté) et de l'eucharistie (partage du pain et du vin, corps et sang du Christ).

Selon l'Évangile, Jésus avait lui-même désigné parmi ses apôtres un homme, qu'il nomma Pierre: «Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église.» Face à la multiplication des communautés, il fallut structurer les formes de cette Église (assemblée), qui était appelée à préserver le message du Christ en le protégeant des interprétations erronées.

Pour les seconder dans leur mission, les Apôtres nomment, en leur imposant les mains sur la tête, des presbytes («anciens»), auxquels ils confient la tâche d'enseigner la foi aux communautés et de les maintenir dans la fidélité au Christ, don’t ils ont eux-mêmes reçu leur mission. Bientôt, des episkopoï («surveillants») seront chargés de la responsabilité d'un collège de presbytes puis d'un ensemble de communautés d'un même territoire (Église locale).

Le martyre de Pierre à Rome désigne le siège épiscopal de la ville comme celui autour duquel doit s'affirmer l'unité de l'Église et de la foi. C'est ainsi que dans l'Église ancienne est établie, vers le Ier siècle, la primauté de l'évêque de Rome, successeur de Pierre.

Les enseignements du Christ sont d'abord transmis par voie orale. Aux premiers écrits chrétiens, notamment les lettres adressées par Paul aux communautés qu'il a fondées, vont succéder les Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Là encore, devant la multiplication de ces écrits, il fallut légiférer pour authentifier ceux qui étaient fidèles à l'enseignement du Christ. Après de nombreuses confrontations, un corpus fut rassemblé sous le nom de «Nouveau Testament», en même temps que les écrits juifs (la Torah) étaient rebaptisés «Ancien Testament».

Le schisme entre Orient et Occident

Persécuté du Ie au Ive siècle, puis toléré et enfin reconnu comme religion officielle par l'empereur Constantin, à l'aube du Ive siècle, le Christianisme parvient à s'établir dans l'Empire, tout en maintenant son unité ecclésiale et doctrinale jusqu'au Xe siècle. Cependant se développent au sein de l'Église de nombreux débats théologiques, tranchés lors de grands conciles où sont élaborés et fixés des éléments essentiels de la doctrine chrétienne, comme l'universalité du Christianisme (Jérusalem, en 49), la Trinité de Dieu (Nicée, en 325, Constantinople, en 381), la nature de Jésus Christ, vrai homme et vrai Dieu (Chalcédoine, en 451). Après l'éclatement de l'Empire romain, les divergences entre Orientaux et Occidentaux se font de plus en plus sentir.

Alors que l'Église orientale reste sous la tutelle de l'empereur de Constantinople, l'Église latine doit, elle, suppléer le pouvoir politique, qui s'est effondré en Occident avec l'Empire romain. Rome y gagne en autorité non plus seulement spirituelle, mais aussi temporelle. L'Église d'Orient, déjà opposée à l'Église latine sur la formulation du dogme de la Trinité, reproche à l'Église latine son autorité centralisatrice. En 1054, la rupture est consommée entre le pape Léon IX et Michel Cérulaire, patriarche de Constantinople. L'Église latine garde le nom ancien de «catholique» et celle d'Orient prend celui d'«Église orthodoxe». Certaines Églises feront néanmoins retour à la communion catholique, notamment au XVIIIe siècle, tout en gardant leurs rites de tradition orientale.

La Réforme

Face au pouvoir temporel de plus en plus hégémonique de l'Église en Europe, les critiques se lèvent pour dénoncer les pesanteurs et les compromissions de l'appareil clérical. Les thèses de Luther (1517) dénonçant les indulgences marquent le début de la Réforme, qui donne naissance aux Églises protestantes. Ce mouvement de contestation aspire à une simplification et à une personnalisation de la religion, en préconisant notamment la lecture directe de la Bible par le croyant. Grâce au développement de l'imprimerie, il parviendra en effet à retirer aux clercs et à l'Église le monopole de la pratique des Saintes Écritures.

La dénonciation des abus se transforme en critique fondamentale de l'appareil ecclésial et conduit au réexamen de certaines thèses de la doctrine catholique. Il en résultera une pluralité d'Églises et une théologie en phase avec le mouvement des Lumières, qui privilégie la démarche libre et individuelle de l'homme. Dans sa volonté de retrouver la pureté des origines, la Réforme tend à minimiser l'enseignement de l'Église au profit de celui de la Bible.
Dans le protestantisme , il n'y a pas d'épiscopat sacramentel, mais un sacerdoce commun à tous. Le baptême et la Cène (partage du pain et du vin) sont les seuls sacrements retenus, et toute pratique de dévotion ou toute démarche visant à s'assurer du salut sont rejetées: le salut ne s'achète pas, il est obtenu par la grâce de Dieu et non par les œuvres.
L' Église catholique tente de répondre à ces vives attaques par la Contre-Réforme en réaffirmant notamment l'autorité du pape ainsi que son attachement à la Tradition, à son magistère, aux sacrements et au salut par les œuvres.


  
  
  
  
  



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