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1
Entre autres preuves de la vérité de cette révélation se trouve celle-ci : en toute époque et dans chaque dispensation, toutes les fois que l’invisible Essence s’est révélée dans la personne de sa Manifestation, des âmes humbles et dégagées de toutes entraves terrestres ont recherché la lumière du Soleil de la prophétie et de la Lune de la direction divine, et trouvé accès à la divine Présence. D’où le mépris et les sarcasmes dont les ont accablés les religieux et les riches de leur temps.
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Ainsi qu’il l’a révélé au sujet de ceux qui errent : « Les chefs de son peuple, qui n’étaient pas croyants, dirent : Nous ne voyons en toi qu’un mortel semblable à nous. Nous ne te voyons, à première vue, suivi que par les plus méprisables d’entre nous. Nous ne voyons en vous aucune supériorité sur nous. Nous vous prenons, au contraire, pour des menteurs ». Ils critiquèrent ces saintes Manifestations et protestèrent : « Nul ne vous a suivis que les plus abjects d’entre nous, des gens qui ne méritent aucune considération. » Ils voulaient ainsi montrer que personne parmi les savants, les riches et les gens éminents n’avait cru en elles. C’est comme cela et avec des preuves similaires qu’ils cherchèrent à établir l’imposture de celui qui, pourtant, ne disait que la vérité.
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3
Mais lors de cette resplendissante dispensation, de cette souveraineté sublime, nombre de religieux éclairés, d’hommes d’une science consommée, de docteurs d’une profonde sagesse ont accédé à sa Cour, bu à la coupe de sa Présence divine et reçu l’honneur de sa faveur la plus précieuse. Ils ont, pour l’amour du Bien-Aimé, renoncé au monde et à tout ce qu’il contient. [...]
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Tous ceux-là, guidés par la lumière de ce Soleil de la révélation divine, confessèrent et reconnurent sa vérité. Leur foi était telle que la plupart d’entre eux abandonnèrent leurs biens et leurs proches pour s’attacher au bon plaisir du Très-Glorieux. Ils offrirent leur vie pour leur Bien-Aimé et sacrifièrent tout sur son chemin. Leurs poitrines servirent de cibles aux traits de l’ennemi et leurs têtes ornèrent les piques des infidèles. Il n’est point de terre qui n’ait bu le sang de ces Incarnations du détachement, point d’épée qui n’ait meurtri leur cou. Leurs actes, à eux seuls, témoignent de la vérité de leurs paroles.
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Ce témoignage rendu par ces âmes saintes qui se sont glorieusement levées pour offrir leur vie à leur Bien-aimé et dont le sacrifice a forcé l’admiration du monde, ne suffit-il pas à convaincre les gens d’aujourd’hui ? N’est-ce pas un témoignage suffisant contre la déloyauté de ceux qui ont, pour un denier, trahi leur foi, troqué l’immortalité contre ce qui périt, renoncé pour des sources saumâtres au Kaw thar de la Présence divine, et qui n’ont qu’un but dans la vie, usurper le bien d’autrui ? Tu vois toi-même comment, tout occupés qu’ils sont des vanités de ce monde, ils errent loin de celui qui est le Seigneur, le Très-Haut.
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Soyez justes : n’est-il pas acceptable et digne d’attention le témoignage de ceux dont les actes confirment les paroles et qui accordent leur conduite avec leur vie intérieure ? L’esprit est dérouté par leurs actes et l’âme s’émerveille de leur force d’âme et de leur endurance physique. Ou est-il recevable le témoignage de ces êtres sans foi qui ne respirent que le désir égoïste et gisent prisonniers dans la cage de leurs vaines imaginations ? Pareils aux chauves-souris des ténèbres, ils ne lèvent la tête de leur couche que pour poursuivre le transitoire de ce monde et, la nuit, n’ont de repos qu’ils n’aient réussi à faire avancer leurs affaires sordides. Plongés dans leurs machinations égoïstes, ils oublient totalement le décret divin. Le jour, ils s’acharnent à poursuivre de toute leur âme des bénéfices matériels et la nuit, ne s’emploient qu’à satisfaire leurs désirs charnels. En vertu de quelle loi et de quel critère peut-on donner raison à ces âmes mesquines qui adhèrent au refus de croire et ignorent la foi de ceux qui, pour l’amour du bon plaisir de Dieu, ont renoncé à leur vie et leurs biens, à leur célébrité et leur renommée, à leur réputation et leur honneur ? [...]
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Avec quel amour, quelle dévotion, quelle exultation, quelle sainte extase ils ont sacrifié leur vie dans le sentier du Très-Glorieux ! De cette vérité tous témoignent. Comment ces gens peuvent-ils néanmoins rabaisser cette révélation ? Un autre âge a-t-il été témoin d’événements aussi considérables ? Si ces compagnons ne sont point les véritables champions en quête de Dieu, à qui d’autre pourra-t-on donner ce nom ? Ces compagnons cherchaient-ils la gloire ou le pouvoir ? Aspiraient-ils aux richesses ? Nourrissaient-ils d’autre désir que celui de satisfaire le bon plaisir de Dieu ? Et si ces compagnons, avec leurs merveilleux témoignages et leurs oeuvres admirables, sont dans l’erreur, qui alors peut se réclamer de la vérité ? Je jure par Dieu ! Leurs actes eux-mêmes sont un témoignage suffisant, une preuve irréfutable pour tous les peuples de la terre, si les hommes pesaient en leur coeur les mystères de la révélation divine. « Les injustes connaîtront bientôt le destin vers lequel ils se tournent ! »
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Considère ces martyrs d’une indubitable sincérité, dont le texte explicite du Livre fait foi de la véracité et qui, ainsi que tu en as toi-même été témoin, ont tous sacrifié leur vie, leurs biens, leurs femmes, leurs enfants et tout ce qu’ils avaient pour s’élever jusqu’aux plus hautes demeures du paradis. Est-il juste de rejeter le témoignage que ces êtres détachés et sublimes ont rendu à la vérité de cette prééminente et glorieuse révélation, et de tenir pour recevables les accusations portées contre cette Lumière resplendissante par ces mécréants qui pour de l’or ont renié leur foi et pour le pouvoir ont rejeté celui qui est le Guide souverain de l’humanité ? Et ceci alors que leur caractère est maintenant révélé à quiconque les reconnaît comme ceux qui sous aucun prétexte n’abandonneront le moindre iota de leur autorité terrestre pour l’amour de la sainte foi de Dieu et encore moins leur vie, leurs biens et tout le reste !
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