Florilège d'écrits de Bahá’u’lláh
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18 Verses | Page 1 / 1
(Version éditions bahá’íes)


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93. 0  
Lawh-i-Tafsir-i-Bayt-i-Sa'di, à Shaykh Salman
93. 1  
Sache que toute chose créée est un signe de la révélation de Dieu. Chacune, selon sa capacité, est et restera un symbole du Tout-Puissant. Ayant décidé, lui, le souverain Seigneur de tous, de révéler sa souveraineté dans le domaine des noms et attributs, il a, par un acte de sa volonté, fait de chaque chose créée un signe de sa gloire. Si pénétrante et si répandue est cette révélation, qu'il n'y a rien dans l'univers qui n'en reflète la splendeur. Dans ces conditions, s'efface toute évocation d'éloignement ou de proximité. [...] Si la main du divin pouvoir retirait aux choses créées ce don inestimable, l'univers en deviendrait vide et désolé.
93. 2  
Admire combien le Seigneur est infiniment exalté au-dessus de toutes choses créées. Contemple sa majesté souveraine, son autorité, son pouvoir suprême. Si ces choses qu'il a créées - exaltée soit sa gloire - et dont il a fait des manifestations de ses noms et attributs, se trouvent, par la vertu de la grâce dont il les a dotées, au-dessus de toutes conditions de proximité et d'éloignement, combien plus élevée doit se trouver l'Essence divine qui les a appelées à l'existence ! [...]
93. 3  
Médite ce qu'a écrit le poète: "Ne t'étonne pas que mon Bien-Aimé soit plus près de moi que je ne le suis moi-même ; étonne-toi plutôt qu'en dépit de sa proximité, je reste, moi, si loin de lui". [...] Lorsque le poète se réfère à ce que Dieu a révélé: "Nous sommes plus près de l'homme que la veine de son coeur", il a voulu dire par ce verset que Dieu se trouve plus près de moi que la veine de mon coeur, tout pénétré que soit mon être de la révélation de mon Bien-Aimé, malgré ma certitude de la réalité de cette révélation et ma reconnaissance de ma condition. Il veut dire par là que son coeur où siège le Miséricordieux et où trône la splendeur de sa révélation est oublieux de son Créateur, s'est écarté de sa voie, privé de sa gloire et a subi la souillure des désirs terrestres.
93. 4  
Il convient, à ce propos, de rappeler que le seul vrai Dieu est, en lui-même, exalté au-delà et audessus des états d'éloignement et de proximité. Sa réalité transcendante ne connaît pas de telles limitations. Sa relation avec ses créatures ne connaît point de degrés. Que certaines d'entre elles soient proches et que d'autres soient éloignées est dû aux Manifestations elles-mêmes.
93. 5  
Le fait que le coeur humain soit le siège de la révélation de Dieu, le Très-Miséricordieux, est attesté par les saintes déclarations que nous avons autrefois révélées. Entre autres, se trouve celle-ci: "La terre et le ciel ne me peuvent contenir ; seul, peut me contenir le coeur de celui qui croit en moi et qui est fidèle à ma cause." Le coeur humain, dépositaire de la lumière divine et siège de la révélation du Miséricordieux, s'écarte si souvent de celui qui est la source de cette révélation et de cette lumière. C'est l'indocilité du coeur qui l'éloigne de Dieu et le condamne à être séparé de lui. Quant aux coeurs pleinement conscients de sa présence, ils sont proches de lui et l'on peut dire qu'ils se sont approchés de son trône.
93. 6  
Considère, en outre, combien fréquemment l'homme est oublieux de lui-même, alors que Dieu, par sa connaissance qui englobe toute chose, reste conscient de sa créature et continue de répandre sur elle l'éclat manifeste de sa gloire. Il est donc évident que, dans ces conditions, Dieu se trouve plus près de sa créature que celle-ci ne l'est elle-même. Et il le demeurera à jamais, car tandis que le seul vrai Dieu connaît, perçoit et embrasse toutes choses, l'homme est enclin à l'erreur et ignorant des mystères qu'il porte au-dedans de lui-même.
93. 7  
Qu'on n'aille pas imaginer qu'en disant que toutes choses créées sont les signes de la révélation de Dieu, nous entendions - Dieu nous en préserve - que tous les hommes, bons ou mauvais, croyants ou mécréants, sont égaux devant Dieu. Cela n'implique pas davantage que l'Être divin - magnifié soit son nom et exaltée sa gloire - soit en aucune façon comparable aux hommes, ni qu'il puisse, en quelque manière, être associé à ses créatures.
93. 8  
Cette erreur est commise par quelques insensés qui, tentant de se hausser jusqu'aux cieux de leurs vaines imaginations, ont prétendu que l'unité divine signifiait que toutes choses créées sont des signes de Dieu, et qu'il s'ensuivait qu'aucune distinction ne saurait être établie entre eux. D'autres, les dépassant dans une telle erreur, vont jusqu'à prétendre que ces signes ne sont rien de moins que les pairs et associés de Dieu lui-même. Juste ciel ! il est, en vérité, un et indivisible, un dans son essence et un dans ses attributs ! Tout ce qui n'est pas lui n'est rien en face de la resplendissante révélation d'un seul de ses noms qui ne contient que la plus faible lueur de sa gloire, et combien moins en face de Dieu lui-même !
93. 9  
Par la justice de mon nom, le Miséricordieux ! à la révélation de ces paroles, la Plume du Très-Haut est agitée d'un tremblement douloureux. Combien chétive et insignifiante est l'évanescente goutte d'eau auprès des lames et des vagues houleuses de l'océan divin sans limite et sans fin, et combien méprisable, au regard de l'ineffable gloire incréée de l'Éternel, apparaît tout ce qui est contingent et périssable ! Pour ceux qui entretiennent de telles croyances et profèrent de tels propos, nous implorons le pardon du Dieu tout-puissant. Dis: Ô peuple, comment comparer l'Absolu à une pensée éphémère, et comment assimiler le Créateur à ses créatures qui ne sont que les signes tracés par sa plume ? Que dis-je ! ce qui sort de cette plume excelle toutes choses, est infiniment exalté audessus de toute créature.
93. 10  
Considère encore dans leurs rapports mutuels les signes de la révélation de Dieu. Le soleil, par exemple, qui n'est qu'un de ces signes, peut-il être mis au même rang que les ténèbres ? Le seul vrai Dieu m'en rend témoignage ! Nul homme ne le croira possible, à moins que son coeur ne soit desséché et ses yeux entièrement abusés. Dites: Considérez votre propre personne. Vos ongles et vos yeux en font partie. Leur attribuerez-vous même rang et même valeur ? Si vous acquiescez, alors en vérité, vous accusez d'imposture le Seigneur, mon Dieu, le Très-Glorieux, car vous coupez les uns et vous prenez soin des autres comme de votre propre vie.
93. 11  
Il n'est aucunement permis de transgresser les limites de son rang et de son état. Ceux-ci doivent être maintenus dans leur parfaite intégrité. Autrement dit, toute chose créée doit être considérée sous l'angle du rang qui lui a été assigné.
93. 12  
Il ne faut pas perdre de vue que lorsque la lumière de mon nom, l'Omnipénétrant, répand son éclat sur le monde, toute chose créée est, selon un décret immuable, douée de la capacité d'exercer une influence particulière, et mise en possession d'une vertu distincte. Considère les effets du poison. Encore que mortel, il peut, dans certaines conditions, exercer une influence bienfaisante. Le pouvoir dont toute chose créée est imprégnée est la conséquence directe de la révélation de ce nom béni. Gloire à celui qui est le Créateur de tous les noms et attributs ! Jetez au feu l'arbre pourri et desséché, restez à l'ombre de l'arbre vert et florissant et prenez votre part de ses fruits. La plupart de ceux qui vécurent aux jours des Manifestations de Dieu ont émis ce genre de propos inconvenants. Ceux-ci sont recueillis en détails dans les Livres révélés et les saintes Écritures.
93. 13  
Est vraiment croyant en l'unité de Dieu quiconque reconnaît en toutes choses créées et en chacune d'elles, le signe de la révélation de celui qui est la Vérité éternelle, et non pas celui qui maintient que la créature ne se distingue pas du Créateur.
93. 14  
Penche-toi, par exemple, sur la révélation de la lumière du nom de Dieu, l'Éducateur. Vois comment se manifestent en toutes choses les preuves de cette révélation, comment l'amélioration de tous les êtres en dépend. Cette éducation est de deux sortes. L'une est universelle. Son influence pénètre toutes choses et entretient leur existence. C'est pour cette raison que Dieu s'est donné le titre de "Seigneur de tous les mondes". L'autre est réservée à ceux qui se sont mis à l'ombre de ce nom et qui ont recherché l'abri de cette puissante révélation. Quant à ceux qui l'ont dédaignée, ils se sont eux-mêmes frustrés de ce privilège et ne peuvent bénéficier de la nourriture spirituelle envoyée par la grâce céleste de ce Plus-Grand-Nom. Quel abîme sépare les uns des autres ! Si le voile était levé et qu'apparût dans la plénitude de sa gloire la condition de ceux qui se sont résolument tournés vers Dieu et qui, pour l'amour de lui, ont renoncé au monde, la création tout entière en serait frappée de stupeur. Ainsi que cela a déjà été expliqué, le vrai croyant en l'unité de Dieu verra dans le croyant et dans l'incroyant les signes évidents de la révélation de ces deux noms. Si cette révélation était abolie, tous périraient.
93. 15  
Penche-toi de même sur la révélation de la lumière du nom de Dieu, l'Incomparable. Vois comment cette lumière a enveloppé toute la création, comment toutes les choses créées manifestent les signes de son unité, attestent la réalité de celui qui est la Vérité éternelle et proclament sa souveraineté, son unité et sa puissance. Cette révélation est un gage de sa miséricorde qui a englobé toutes choses créées. Ceux, toutefois, qui ont prêtés à Dieu des associés restent ignorants d'une telle révélation. Ils sont privés de la foi par laquelle ils auraient pu s'approcher de lui et s'unir à lui. Vois comment les divers peuples et phratries de la terre témoignent de son unité. S'ils ne portaient pas en eux-mêmes le signe de cette unité, ils n'eussent jamais reconnu la vérité des paroles: "Il n'est d'autre Dieu que Dieu". Et pourtant, vois comme ils ont lamentablement erré, comme ils se sont écartés de sa voie. En refusant de reconnaître la révélation souveraine, ils ont cessé de compter parmi les vrais croyants en l'unité de Dieu.
93. 16  
En un sens, ce signe de la révélation de l'Être divin que portent en eux-mêmes ceux qui ont donné à Dieu des associés, peut être considéré comme un reflet de la gloire dont sont illuminés les fidèles. Mais c'est là une vérité accessible à ceux-là seulement qui sont doués de compréhension. Ceux qui ont vraiment reconnu l'unité de Dieu doivent être regardés comme les premiers à manifester ce nom. Eux ont bu à longs traits dans la coupe que leur tendait la main de Dieu le vin de l'unité divine, et ont tourné leur face vers lui. Quelle distance sépare ces êtres sanctifiés de ces hommes qui errent si loin de Dieu ! [...]
93. 17  
Veuille le Seigneur que, d'un regard pénétrant, tu perçoives en toutes choses le signe de la révélation de celui qui est l'ancien Roi et que tu reconnaisses combien cet Être saint et sacré est exalté par-dessus toute la création. Telles sont, en vérité, la racine et l'essence même de la croyance en l'unité divine. "Dieu était seul ; il n'y avait personne autre que Lui." Il est maintenant ce qu'il a toujours été. Il n'est d'autre Dieu que lui, l'Unique, l'Incomparable, le Tout-Puissant, le Sublime, le Très-Grand.


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Chapitre 93
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