1.
1
[Cet Asclépios est pour moi le soleil].[1] C'est un Dieu qui t'amène à nous, ô Asclèpios, pour te faire assister à un sermon divin, à celui qui sera le plus vraiment religieux de tous ceux que nous avons faits jusqu'ici, ou qui nous ont été inspirés d'en haut. En le comprenant, tu seras en possession de tous les biens, si toutefois il y a plusieurs biens, et s'il n'est pas plus vrai qu'il n'y en a qu'un seul qui les contient tous. Car chacun d'eux est lié à un autre, tous dérivent d'un seul et n'en font qu'un, tant leurs liens réciproques en rendent la séparation impossible. C'est ce que lu comprendras en prêtant attention à ce que nous allons dire. Mais d'abord, Asclèpios, retire-toi un instant, et va chercher un nouvel auditeur de nos discours.
|
|
|
|
1.
2
Asclèpios suggéra l'idée d'appeler Ammon.
|
|
|
|
1.
3
Rien ne s'oppose, dit Trismégiste, à la présence d'Ammon parmi nous. Je n'ai pas oublié que je lui ai adressé, comme à un fils chéri, beaucoup d'écrits sur la nature, et d'autres relatifs à l'enseignement exotérique. Mais c'est ton nom, Asclèpios, que j'inscrirai en tête du présent traité; et n'appelle personne autre qu'Ammon, car un sermon sur les matières les plus saintes de la religion serait profané par un auditoire trop nombreux; c'est une impiété de livrer à la connaissance du grand nombre un traité tout rempli de la majesté divine.
|
|
|
|
1.
4
Ammon entra dans le sanctuaire, et compléta ce quatuor sacré, rempli de la présence de Dieu. L'invitation au silence religieux sortit de la bouche d'Hermès, et, devant les âmes attentives et suspendues à ses paroles, le divin Amour[2] commença en ces termes :
|
|
|
|
1.
5
Ο Asclèpios, toute âme humaine est immortelle, mais celte immortalité n'est pas uniforme, elle varie dans le mode et dans le temps.
|
|
|
|
1.
6
ASCLÈPIOS : C'est que les âmes, ô Trismégiste, ne sont pas toutes d'une même qualité.
|
|
|
|
1.
7
HERMÈS : Que tu comprends vite la raison des choses, Asclèpios! Je n'ai pas encore dit que tout est un et que l'unité est tout, parce que toutes choses étaient dans le créateur avant la création, et on peut l'appeler le tout, puisque toutes choses sont ses membres. Souviens-toi donc, dans toute cette discussion, de celui qui est un et tout, du créateur de toutes choses.
|
|
|
|
1.
8
Tout descend du ciel sur la terre, dans l'eau, dans l'air. Le feu seul est vivifiant, parce qu'il tend vers le haut; ce qui tend vers le bas lui est subordonné. Ce qui descend d'en haut est générateur, ce qui émane et s'élève est nourrissant. La terre seule, appuyée sur elle-même, est le réceptacle de toutes choses et reconstitue les genres qu'elle reçoit. Cet ensemble, qui contient tout et qui est tout, met en mouvement l'âme et le monde, tout ce que comprend la nature.
|
|
|
|
1.
9
Dans l’unité multiple de la vie universelle, les espèces innombrables, distinguées par leurs différences, sont unies cependant de telle sorte que l'ensemble est un et que tout procède de l’unité. Or, cet ensemble, qui constitue le monde, est formé de quatre éléments : le feu, l’eau, la terre, l’air; un seul monde, une seule âme, un seul Dieu. Maintenant, prête-moi toute la puissance et toute la pénétration de ta pensée, car l'idée de la divinité, qui ne peut être conçue que par une assistance divine, ressemble à un fleuve rapide qui se précipite avec impétuosité; aussi dépasse-t-elle souvent l’attention des auditeurs, et même de celui qui enseigne.
|
|
|
|
|