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Revenons à l'homme et au don divin de la raison qui a fait appeler l'homme un animal raisonnable. Parmi toutes les merveilles que nous avons observées dans l'homme, celle qui commande surtout l'admiration c'est que l'homme ait pu trouver la nature divine et la mettre en œuvre. Nos ancêtres qui [11] [s'égaraient dans l'incrédulité] sur ce qui touche aux Dieux [ne] tournant [pas] leur esprit vers le culte et la religion divine, trouvèrent l'art de faire des Dieux, et, l'ayant trouvé, ils y mêlèrent une vertu convenable tirée de la nature du monde· Comme ils ne pouvaient faire des âmes, ils évoquèrent celles des démons ou des anges et les fixèrent dans les saintes images et les divins mystères, seul moyen de donner aux idoles la puissance de faire du bien ou du mal. Ainsi, ton aïeul, ô Asclèpios, le premier inventeur de la médecine, a un temple sur la montagne de Libye, au bord du fleuve des crocodiles, où est couché ce qui en lui appartenait au monde, c'est-à-dire son corps ; le reste, la meilleure partie de lui, ou plutôt lui-même, car le principe du sentiment et de la vie est l'homme tout entier, est remonté au ciel. Maintenant il porte secours aux hommes dans leurs maladies, après leur avoir enseigné l'art de guérir. Hermès, mon aïeul, dont je porte le nom, établi dans la patrie à qui son nom a été aussi donné, exauce ceux qui y viennent de toutes parts pour obtenir de lui aide et salut. Que de biens répand sur les hommes Isis, épouse d’Osiris, lorsqu'elle leur est propice ; que de maux lorsqu'elle est irritée! Car les Dieux terrestres et mondains sont accessibles à la colère, parce qu'ils sont formés et composés par les hommes en dehors de la nature. De là vient en Egypte le culte rendu aux animaux qu'ils ont consacrés pendant leur vie ; chaque ville honore l'âme de celui qui lui a donné des lois et dont elle garde le nom. Et c'est pour cela, ô Asclèpios, que ce qui est adoré par les uns ne reçoit aucun culte des autres, ce qui cause souvent des guerres entre les villes de l’Egypte.
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