5.
60
Longue est la nuit pour qui veille ! longue l’étape pour qui est fatigué ! longue la succession des existences pour les sots qui ne connaissent point la vraie Loi !
- diighaa jaagarato ratti diighaM santassa yojanaM diigho baalaanaM saMsaaro saddhammaM avijaanataM. (Ⅴ)
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5.
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En voyageant, si l’on ne rencontrait meilleur que soi, ou du moins son égal, mieux vaudrait persister à voyager seul. Un sot n’est point une société.
- charaM che n'aadhigachchheyya seyyaM sadisam attano eka-chariyaM daLhaM kayiraa n'atthi baale sahaayataa. (Ⅴ)
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5.
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« Ces enfants sont à moi, à moi sont ces richesses » : ainsi se tourmente le sot. Son propre moi n’est pas à lui, à plus forte raison ses enfants, à plus forte raison ses richesses.
- puttaa m'atthi dhanaM m'atthi iti baalo vihaññati attaa hi attano n'atthi kuto puttaa kuto dhanaM. (Ⅴ)
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5.
63
Le sot qui sait qu’il est un sot, en cela du moins est un savant. Mais le sot qui se croit un savant, — de celui-là on dit : « c’est un sot. »
- yo baalo maññati baalyaM paNDito vaa'pi tena so baalo cha paNDita-maanii sa ve baalo ti vuchchati. (Ⅴ)
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5.
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Un sot a beau s’asseoir tout le temps de sa vie auprès d’un savant : il ne connaît pas plus la Loi que la cuiller le goût de la sauce.
- yaava-jiivam pi che baalo paNDitaM payirupaasati na so dhammaM vijaanaati dabbii suupa-rasaM yathaa. (Ⅴ)
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5.
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Un homme sensé a beau ne s’asseoir qu’un seul instant auprès d’un savant : il connaît aussi vite la Loi que la langue le goût de la sauce.
- muhuttam api che viññuu paNDitaM payirupaasati khippaM dhammaM vijaanaati jivhaa suupa-rasaM yathaa. (Ⅴ)
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5.
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Les sots vivent dans l’irréflexion, ennemis d’eux-mêmes, et faisant le mal qui ne produit que des fruits amers[1].
- Non est enim arbor bona quæ facit fructus malos. (Luc vi, 43.) (Ⅳ) - charanti baalaa dummedhaa amitten'eva attanaa karontaa paapakaM kammaM yaM hoti kaTuka-pphalaM. (Ⅴ)
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5.
67
L’action qu’on a faite n’est point bonne, lorsque, en la faisant, on est tourmenté, lorsque c’est le visage baigné de larmes, et en se lamentant, qu’on en récolte les fruits.
- na taM kammaM kataM saadhu yaM katvaa anutappati yassa assu-mukho rodaM vipaakaM paTisevati. (Ⅴ)
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5.
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L’action qu’on a faite est bonne, lorsque, en la faisant, on n’est point tourmenté, lorsque c’est le visage réjoui, et la gaieté dans l’âme, qu’on en récolte les fruits.
- taM cha kammaM kataM saadhu yaM katvaa n'aanutappati yassa patiito sumano vipaakaM paTisevati. (Ⅴ)
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5.
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C’est un vrai miel pour le sot, tant que sa mauvaise action n’est point venue à maturité. Dès qu’elle y est venue, l’amertume commence pour lui.
- madhuM vaa maññati baalo yaava paapaM na pachchati yadaa cha pachchati paapaM atha dukkhaM nigachchhati. (Ⅴ)
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5.
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Pendant des mois et des mois, le sot aurait beau faire sa nourriture de l’extrémité des brins du Kuça[2] : il n’arriverait pas à valoir la seizième partie de ceux qui connaissent la Loi parfaite.
- Kuça, Poa cynosuroïdes, Bot. (Ⅳ) - maase maase kus'aggena baalo bhuñjeyya bhojanaM na so sankhaata-dhammaanaM kalaM agghati soLasiM. (Ⅴ)
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5.
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Une fois commise, la mauvaise action est comme le lait nouvellement tiré, qui ne tourne pas de sitôt. C’est en le brûlant peu à peu, comme un feu couvert de cendres, qu’elle poursuit le sot.
- na hi paapaM kataM kammaM sajju-khiiraM va muchchati DahaM taM baalam anveti bhasma-chchhanno va paavako. (Ⅴ)
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5.
72
Quand enfin, mais inutilement, la conscience du sot s’éveille, elle détruit sa part de bonheur, et lui brise la tête.
- yaavad-eva anatthaaya ñattaM baalassa jayati hanti baalassa sukkaMsaM muddham assa vipaatayaM. (Ⅴ)
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5.
73
Il est capable de désirer une réputation imméritée, le premier rang parmi les Bhixus, la dignité suprême dans les couvents, les honneurs dans les familles des autres !
- asantaM bhaavanaM ichchheyya purekkhaaraM cha bhikkhusu
aavaasesu cha issariyam puujaM para-kulesu cha. (Ⅴ)
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5.
74
« Que les laïques, aussi bien que les religieux, ne s’occupent que de mes actes ! Qu’à moi seul ils obéissent relativement aux choses qu’ils ont à faire, et à celles qu’ils ont à éviter, quelles qu’elles soient ! » Ainsi parle le sot ; et ses désirs, comme son orgueil, croissent sans cesse.
- mam'eva kata maññantu gihii pabbajitaa ubho mam'ev'aativasaa assu kichch'aakichchesu kismichi iti baalassa sankappo ichchhaa maano cha vaDDhati. (Ⅴ)
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5.
75
« Autre chose est la recherche de la richesse, autre chose la marche vers le Nirvâna. » Ainsi pense le Bhixu, le disciple de Buddha. Et, ne courant plus après les honneurs, il n’aspire qu’à la retraite.
- aññaa hi laabh'uupanisaa aññaa nibbaana-gaaminii evam etaM abhiññaaya bhikkhu buddhassa saavako sakkaaraM n'aabhinandeyya vivekam anubhuuhaye. (Ⅴ)
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