24.
334
Chez l’homme qui ne veille pas sur sa conduite, la convoitise s’étend comme une liane. Il erre çà et là, semblable au singe courant dans la forêt après un fruit.
- manujassa pamatta-chaarino taNhaa vaDDhati maaluvaa viyaa so plavatii huraa huraM phalam ichchhaM va vanasmi vaanaro. (Ⅴ)
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Celui qui est l’esclave ici-bas de cette convoitise perverse et empoisonnée, — celui-là, l’affliction croît en lui aussi rapidement que le bîrana[1] touffu.
- Bîrana ou vîrana, andropogon muricatum. (Bot.) (Ⅳ) - yaM esaa sahate jammii taNhaa loke visattikaa sokaa tassa pavaDDhanti abhivaTThaM va biiraNaM. (Ⅴ)
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Celui qui ici-bas secoue le joug difficile à secouer de cette convoitise, l’affliction se détache peu à peu de lui, comme des gouttes d’eau tombant d’une feuille de lotus.
- yo ch'etaM sahate jammiM taNhaM loke dur-achchayaM sokaa tamhaa papatanti uda-bindu va pokkharaa. (Ⅴ)
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Je vous le dis pour votre salut, à vous tous qui êtes assemblés ici : « Déracinez en vous la convoitise, comme on déracine le bîrana pour avoir l’ushîra[2] ; afin que Mâra, semblable au torrent brisant un roseau, ne recommence pas sans cesse à vous briser.
- Ushîra, racine odorante du bîrana. (Ⅳ) - taM vo vadaami bhaddaM vo yaavant'ettha samaagataa taNhaaya muulaM khaNatha usiir'attho va biiraNaM maa vo naLaM va soto va maaro bhañji puna-ppunaM. (Ⅴ)
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De même que, tant que sa racine est intacte, un arbre plein de sève repousse, quoique coupé, toujours à nouveau, de même, tant que n’est point extirpée la tendance à la convoitise, revient toujours à nouveau cette cause de douleur.
- yathaa pi muule anupaddave daLhe chhinno pi rukkho punar eva ruuhati evam pi taNhaa'nusaye anuuhate nibbattatii dukkham idaM puna-ppunaM. (Ⅴ)
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Celui chez lequel le désir entraînant des jouissances est un torrent aux trente-six canaux, — celui-là, habile à faire le mal, ses goûts passionnés l’emportent comme des coursiers,
- yassa chha-ttiMsati sotaa manaapa-savanaa bhusaa mahaa vahanti duddiTThiM sankappaa raaga-nissitaa. (Ⅴ)
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Les courants coulent dans tous les sens ; la liane va s’étendant sans cesse. Dès que vous voyez pousser cette liane, déracinez-la à l’aide de la Science Parfaite.
- savanti sabbadhi sotaa lataa ubbhijja tiTThati taM cha disvaa lataM jaataM muulaM paññaaya chhindatha. (Ⅴ)
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Entraînantes et délicieuses sont pour l’homme les jouissances ! Lorsque, pris dans les liens du plaisir, ils courent après le bonheur, les hommes sont soumis à la naissance et à la vieillesse.
- saritaani sinehitaani cha somanassaani bhavanti jantuno te saata-sitaa sukh'esino te ve jaati-jar'uupagaa naraa. (Ⅴ)
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Poussé en avant par la convoitise, le commun des hommes court çà et là, ainsi qu’un lièvre pourchassé. Une fois liés et enchaînés par elle, ils sont plongés pour longtemps dans une douleur sans cesse renaissante.
- tasiNaaya purakkhataa pajaa parisappanti saso va bandhito saMyojana-sanga-sattakaa dukkham upenti puna-ppunaM chiraaya. (Ⅴ)
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Poussé en avant par la convoitise, le commun des mortels court çà et là, comme un lièvre pourchassé. Qu’il repousse donc loin de lui la convoitise, le Bhixu qui désire pour lui-même l’absence de toute passion !
- tasiNaaya purakkhataa pajaa parisappanti saso va bandhito tasmaa tasiNaM vinodaye aakankhanta viraagam attano. (Ⅴ)
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Celui qui, après s’être, dans la forêt, affranchi de toute convoitise, se remet à courir après cette convoitise dont il s’était si bien affranchi, — cet habile homme, regardez-le : délié, il retourne à ses liens.
- yo nibbanatho van'aadhimutto vana-mutto vanam eva dhaavati taM puggalam etha passatha mutto bandhanam eva dhaavati. (Ⅴ)
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Ce n’est point un lien solide, disent les sages, que celui qui est en fer, en bois ou en corde. Un lien beaucoup plus solide, c’est le souci qu’on prend des boucles d’oreilles en pierres précieuses, des enfants et des femmes.
- na taM daLhaM bandhanam aahu dhiiraa yad aayasaM daarujaM babbajaM cha saaratta-rattaa maNi-kuNDalesu puttesu daaresu cha yaa apekkhaa. (Ⅴ)
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C’est un lien solide, disent les sages, que celui qui, quoique lâche, retient et est difficile à délier. Lorsqu’on l’a brisé, on embrasse la vie religieuse, sans se soucier de rien désormais et sans plus songer à l’amour et au plaisir.
- etaM daLhaM bandhanam aahu dhiiraa ohaarinaM sithilaM du-ppamuñchaM etam pi chhetvaana paribbajanti anapekkhino kaama-sukhaM pahaaya. (Ⅴ)
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Ceux qui se laissent aller à la passion suivent un courant auquel ils ont eux-mêmes donné naissance, comme l’araignée tisse son propre filet. Les sages, eux, après l’avoir rompu (ce courant), embrassent la vie religieuse, sans se soucier de rien désormais, et sans plus songer à l’amour ni au plaisir.
- ye raaga-ratt'aanupatanti sotaM sayankataM makkaTako va jaalaM etam pi chhetvaana vajanti dhiiraa anapekkhino sabba-dukkhaM pahaaya. (Ⅴ)
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Affranchis-toi de ce qui est devant, de ce qui est derrière, de ce qui est au milieu, et dirige-toi vers l’autre rive. L’esprit une fois affranchi de tout, tu ne seras plus soumis à la naissance et à la vieillesse.
- muñcha pure muñcha pachchhato majjhe muñcha bhavassa paaraguu sabbattha vimutta-maanaso na punaM jaati-jaraM upehisi. (Ⅴ)
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Quand un homme dévoré de soucis, livré aux passions violentes, ne recherche que son plaisir, la convoitise grandit en lui. Et c’est lui-même qui resserre ses liens.
- vitakka-mathitassa jantuno tibba-raagassa subh'aanupassino bhiyyo taNhaa pavaDDhati esa kho daLhaM karoti bandhanaM. (Ⅴ)
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Celui qui se complait dans l’absence de tout souci, qui, s’instruisant sans cesse, ne pense qu’à la douleur, — celui-là, certes, éloignera de lui, brisera même les liens de Mâra.
- vitakk'uupasame cha yo rato asubhaM bhaavayate sadaa sato esa kho byanti kaahiti esa chhechchhati maara-bandhanaM. (Ⅴ)
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Quand arrivé au but, exempt désormais de crainte, de convoitise et de péché, on a coupé les épines de l’existence, cette renaissance-ci est la dernière.
- niTThan-gato asantaasii viita-taNho anangaNo achchhindi bhava-sallaani antimo'yaM samussayo. (Ⅴ)
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Celui qui, exempt de convoitise, détaché de tout, connaissant les mots et leur explication, distinguant dans l’assemblage des syllabes celles qui précèdent de celles qui suivent, est arrivé à sa dernière incarnation, — celui-là, on l’appelle « le grand Savant, le grand Homme. »
- viita-taNho anaadaano nirutti-pada-kovido akkharaanaM sannipaataM jaññaa pubb'aaparaani cha sa ve antima-saariiro mahaa-pañño mahaa-puriso ti vuchchati. (Ⅴ)
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« J’ai triomphé de tout, je sais tout. Tous mes éléments constitutifs sont exempts de souillure. Je me suis débarrassé de tout. Je me suis affranchi, en détruisant en moi la convoitise. La science que j’ai acquise, à qui la communiquerais-je bien ? »
- sabb'aabhibhuu sabba-vuduu'ham asmi sabbesu dhammesu anuupalitto sabbañ-jaho taNha-kkhaye vimutto sayaM abhiññaaya kam uddiseyyaM. (Ⅴ)
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Sur tout don l’emporte le don de la Loi ; sur toute saveur, la saveur de la Loi ; sur toute jouissance, la jouissance de la Loi ; sur tout bonheur, la destruction de la convoitise.
- sabba-daanaM dhamma-daanaM jinaati sabba-rasaM dhamma-rasaM jinaati sabba-ratiM dhamma-ratiM jinaati taNha-kkhayo sabba-dukkhaM jinaati. (Ⅴ)
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Les jouissances tuent l’insensé qui ne cherche point à atteindre l’autre rive. Par le désir des jouissances, l’insensé se tue lui-même, comme s’il était son propre ennemi.
- hananti bhogaa dummedhaM no cha paara-gavesino bhoga-taNhaaya dummedho hanti aññe'va attaanaM. (Ⅴ)
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La mauvaise herbe est une plaie pour les champs, comme la passion pour le commun des mortels. Aussi tout don fait à ceux qui sont exempts de passion produit-il des fruits nombreux.
- tiNa-dosaani khettaani raaga-dosaa ayaM pajaa tasmaa hi viita-raagesu dinnaM hoti maha-pphalaM. (Ⅴ)
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La mauvaise herbe est une plaie pour les champs, comme la haine pour le commun des mortels. Aussi tout don fait à ceux qui sont exempts de haine produit-il des fruits nombreux.
- tiNa-dosaani khettaani dosa-dosaa ayaM pajaa tasmaa hi viita-dosesu dinnaM hoti maha-pphalaM. (Ⅴ)
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La mauvaise herbe est une plaie pour les champs, comme la convoitise pour le commun des mortels. Aussi tout don fait à ceux qui sont exempts de convoitise produit-il des fruits nombreux.
- tiNa-dosaani khettaani moha-dosaa ayaM pajaa tasmaa hi viita-mohesu dinnaM hoti maha-pphalaM. (Ⅴ)
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La mauvaise herbe est une plaie pour les champs, comme l’agitation de l’esprit pour le commun des mortels. Aussi tout don fait à ceux qui sont exempts d’agitation produit-il des fruits nombreux.
- tiNa-dosaani khettaani ichchhaa-dosaa ayaM pajaa tasmaa hi vigat-ichchhesu dinnaM hoti maha-pphalaM. (Ⅴ)
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