Le Brâhmana
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(Ⅳ)
(Ⅴ)

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26. 383  
Résiste avec énergie au torrent ! Repousse les jouissances, ô Brâhmana ! Sachant comment finissent les agrégations d’éléments, tu sais où elles n’existent plus[2].
- (1) Le Brâhmane, l’Ascète, le Savant par excellence. (2) C’est-à-dire : tu connais le Nirvâna. (Ⅳ)
- chhinda sotaM parakkamma kaame panuda braahmaNa
sankhaaraanaM khayaM ñatvaa akat'aññuu'si braahmaNa.
(Ⅴ)
26. 384  
Lorsque, par l’observation des deux préceptes[3], le Brâhmana a atteint l’autre rive, alors, en possession de la Science Parfaite, il en a fini avec tous les liens.
- C’est-à-dire : tu connais le Nirvâna. (Ⅳ)
- yadaa dvayesu dhammesu paaraguu hoti braahmaNo
ath'assa sabbe saMyogaa atthaM gachchhanti jaanato.
(Ⅴ)
26. 385  
Celui pour qui n’existent plus ni cette rive, ni l’autre, ni toutes deux à la fois, qui, exempt de crainte, est affranchi de tout, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- yassa paaraM apaaraM vaa paar'aapaaraM na vijjati
viita-ddaraM visaMyuttaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 386  
Celui qui, plongé dans la méditation, assis en paix, exempt de passion et de péché, a fait son devoir et atteint le but le plus élevé, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- jhaayiM virajam aasiinaM kata-kichcham anaasavaM
uttam'attham anuppattaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 387  
Pendant le jour brille le soleil ; pendant la nuit brille la lune ; armé de toutes pièces, brille le guerrier ; en méditation, brille le Brâhmana. Mais le jour comme la nuit, d’un éclat ininterrompu, brille le Buddha.
- divaa tapati aadichcho rattim aabhaati chandimaa
sannaddho khattiyo tapati jhaayii tapati braahmaNo
atha sabbam aho-rattiM buddho tapati tejasaa.
(Ⅴ)
26. 388  
Celui qui ne fait plus de mal, on l’appelle Brâhmana. Celui qui vit dans la quiétude, on l’appelle Çramana. Celui qui se débarrasse de ses souillures, on l’appelle Pravarjita[4].
- Sur ces trois fausses étymologies, voir M. Müller, v. 388, note. (Ⅳ)
- baahita-paapo ti braahmaNo sama-chariyaa samaNo ti vuchchati
pabbajayam attano malaM tasmaa pabbajito ti vuchchati.
(Ⅴ)
26. 389  
Qu’on ne s’attaque point à un Brâhmana, et que le Brâhmana lui-même n’use pas de représailles. Malheur à l’agresseur du Brâhmana ! Malheur au Brâhmana qui riposte ![5]
- Omnis, qui irascitur fratri suo, reus erit judicio (Matt. v. 22). (Ⅳ)
- na braahmaNassa pahareyya n'aassa muñchetha braahmaNo
dhii braahmaNassa hantaaraM tato dhii yassa muñchati.
(Ⅴ)
26. 390  
Ce n’est pas un mince avantage pour un Brâhmana qu’une âme insensible aux plaisirs. Lorsque cesse en lui l’idée de faire du mal à autrui, en lui cesse également la douleur.
- na braahmaNass'etad akiñchi seyyo
yadaa nisedho manaso piyehi
yato yato hiMsa-mano nivattati
tato tato sammati-m-eva dukkhaM.
(Ⅴ)
26. 391  
Celui qui, ne faisant le mal ni avec son corps, ni avec sa langue, ni avec son esprit, vit dans une triple continence, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- yassa kaayena vaachaaya manasaa n'atthi du-kkaTaM
saMvutaM tiiti Thaanehi tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 392  
Aussitôt qu’on a connu la loi, telle que l’a enseignée Celui qui est devenu un Buddha accompli, qu’on s’incline humblement devant elle, comme le Brâhmana devant le feu du sacrifice.
- yamhaa dhammaM vijaaneyya sammaa-sambuddha-desitaM
sakkachchaM taM namasseyya aggi-hutaM va braahmaNo.
(Ⅴ)
26. 393  
Ce ne sont ni les cheveux tressés, ni les richesses, ni la naissance qui font le Brâhmana. Celui en qui se rencontrent la vérité et la justice, — celui-là est heureux, celui-là est un Brâhmana.
- na jaTaahi na gottena na jachchaa hoti braahmaNo
yamhi sachchaM cha dhammo cha so suchii so cha braahmaNo.
(Ⅴ)
26. 394  
À quoi bon ces cheveux tressés ? À quoi bon une jupe en peau de chèvre ? Chez toi l’intérieur est un vrai chaos ; tu soignes seulement l’extérieur.[6]
- Mundatis quod deforis est calicis et paropsidis ; intùs autem pleni estis rapinâ et immunditiâ (Matt. xxiii. 25). (Ⅳ)
- kiM te jaTaahi dummedha kiM te ajina-saaTiyaa
abbhantaraM te gahanaM baahiraM parimajjasi.
(Ⅴ)
26. 395  
L’homme au vêtement couvert de poussière, qui, maigre, couturé de veines, se livre solitairement à la méditation dans la forêt, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- paMsu-kuula-dharaM jantuM kisaM dhamani-santhataM
ekaM vanasmiM jhaayantaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 396  
Je ne dis point, moi, « un Brâhmana » celui qui est sorti d’un certain sein, qui est né d’une certaine mère. Celui-là, on peut l’appeler arrogant, celui-là peut être riche. C’est celui qui est pauvre et détaché de tout que je dis « un Brâhmana ».
- na ch'ahaM braahmaNaM bruumi yoni-jaM matti-sambhavaM
bho-vaadi naama so hoti sache hoti sakiñchano
akiñchanaM anaadaanaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 397  
Celui qui, ayant brisé tous ses liens, ne ressent plus aucun effroi, qui est détaché de tout, affranchi de tout, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- sabba-saMyojanaM chhetvaa yo ve na paritassati
sang'aatigaM visaMyuttaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 398  
Celui qui a brisé la courroie, la corde, la sangle et le reste, qui a forcé la barrière, qui est Éveillé, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- chhetvaa naddhiM varattaM cha sandaanaM sah'anukkamaM
ukkhitta-palighaM buddhaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 399  
Celui qui, tout innocent qu’il est, endure les injures, les coups et les chaînes avec une patience égale à sa force, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- akkosaM vadha-bandhaM cha aduTTho yo titikkhati
khantii-balaM bal'aaniikaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 400  
Celui qui est exempt de colère, fidèle à ses vœux, instruit dans la tradition, qui, s’étant dompté lui-même, en est à sa dernière incarnation, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- akkodhanaM vatavantaM siilavantaM anussadaM
dantaM antima-saariiraM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 401  
Celui sur lequel glissent les jouissances comme l’eau sur une feuille de lotus, ou la graine de moutarde sur une pointe d’aiguille, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- vaari pokkhara-patte va aaragge-r-iva saasapo
yo na limpati kaamesu tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 402  
Celui qui sait mettre ici-bas un terme à la douleur, qui a déposé son fardeau, qui est détaché de tout, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- yo dukkhassa pajaanaati idh'eva khayam attano
panna-bhaaraM visaMyuttaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 403  
Le sage qui possède une science profonde, qui connaît ce qui est et ce qui n’est pas la Voie, qui a atteint le but suprême, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- gambhiira-paññaM medhaaviM magg'aamaggassa kovidaM
uttam'attham anuppattaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 404  
Celui qui ne cohabite ici-bas, ni avec ceux qui ont un logis, ni avec ceux qui n’en ont pas ; qui, se contentant de peu, ne va point frapper aux portes, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- asaMsaTThaM gaha'TThehi anaagaarehi ch'uubhayaM
anoka-saarim app'ichchhaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 405  
Celui qui s’abstient de toute violence à l’égard des êtres faibles aussi bien que des forts, qui ne tue point, qui ne fait point tuer, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- nidhaaya daNDaM bhuutesu tasesu thaavaresu cha
yo na hanti na ghaateti tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 406  
Celui qui est tolérant avec les intolérants, doux avec les violents, détaché de tout avec ceux qui sont attachés à tout, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- aviruddhaM viruddhesu atta-daNDesu nibbutaM
saadaanesu anaadaanaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 407  
Celui de l’âme duquel sont tombés la haine, l’orgueil et l’hypocrisie, comme tombe la graine de moutarde placée sur la pointe d’une aiguille, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- yassa raago cha doso cha maano makkho cha paatito
saasapo-r-iva aar'aggaa tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 408  
Celui qui fait entendre des paroles sans rudesse, instructives, vraies, à l’aide desquelles il n’injurie personne, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- akakkasaM viññaapaniM giraM sachcham udiiraye
yaaya n'aabhisaje kiñchi tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 409  
Long ou court, petit ou grand, agréable ou désagréable, quel que soit en ce monde l’objet qu’on ne lui donne pas, celui qui ne le prend pas, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- yo'dha diighaM va rassaM vaa aNuM thuulaM subh'aasubhaM
loke adinnaM n'aadiyati tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 410  
Celui qui n’espère plus rien en ce monde ni dans l’autre, qui est inaccessible à tout et détaché de tout, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- aasaa yassa na vijjanti asmiM loke paramhi cha
nir-aasaasaM visaMyuttaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 411  
Celui qui n’a plus d’attaches, que la science préserve des « pourquoi ? », qui parvient à s’affranchir de la mort, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- yass'aalayaa na vijjanti aññaaya akathan-kathii
amat'ogadham anuppattaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 412  
Celui qui a secoué ici-bas les deux chaînes, celle du bien et celle du mal, qui est pur, exempt de douleur et de passion, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- yo'dha puññaM cha paapaM cha ubho sangam upachchagaa
asokaM virajaM suddhaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 413  
Celui qui, dans la pureté, dans la sérénité et dans la paix de son âme, est semblable à la lune immaculée, qui a tari en lui la source de toute joie, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- chandaM va vimalaM suddhaM vippasannam anaavilaM
nandii-bhava-parikkhiiNaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 414  
Celui qui est venu à bout de ces vicissitudes rebutantes et inextricables, qui, ayant achevé la traversée, a gagné l’autre rive, qui est plongé dans la méditation, exempt de désirs et de curiosité, n’ayant besoin de rien et satisfait, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- yo imaM paLipathaM duggaM saMsaaraM moham achchagaa
tiNNo paara-gato jhaayii anejo akathan-kathii
anupaadaaya nibbuto tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 415  
Celui qui, après avoir dit ici-bas adieu aux jouissances et tari en lui leur source, embrasse la vie errante des religieux, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- yo'dha kaame pahantvaana anaagaaro paribbaje
kaama-bhava-parikkhiiNaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 416  
Celui qui, après avoir dit ici-bas adieu à la convoitise, et tari en lui sa source, embrasse la vie errante des religieux, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- yo'dha taNhaM pahantvaana anaagaaro paribbaje
taNhaa-bhava-parikkhiiNaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 417  
Celui qui, n’ayant plus de liens avec les hommes, a secoué ceux qu’il pourrait avoir avec les dieux, qui est complètement détaché de tout, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- hitvaa maanusakaM yogaM dibbaM yogaM upachchagaa
sabba-yoga-visaMyuttaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 418  
Celui qui, n’ayant plus rien qui lui plaise ou qui lui déplaise, devenu insensible et ne fournissant plus matière à rien, s’est élevé au-dessus de tous les mondes, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- hitvaa ratiM cha aratiM cha siiti-bhuutaM nir-uupadhiM
sabba-lok'aabhibhuM viiraM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 419  
Celui qui connaît à fond l’origine et la fin des êtres, qui est détaché de tout, Heureusement arrivé (Sugata), Éveillé (Buddha), — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- chutiM yo vedi sattaanaM upapattiM cha sabbaso
asattaM sugataM buddhaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 420  
Celui dont ne connaissent la voie ni les dieux, ni les gandharvas, ni les hommes, qui a détruit en lui la concupiscence, qui est devenu Arhat, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- yassa gatiM na jaananti devaa gandhabba-maanusaa
khiiN'aasavaM arahantaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 421  
Celui qui ne possède rien, ni devant, ni derrière, ni dans le milieu, qui ne possède absolument rien, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- yassa pure cha pachchhaa cha majjhe cha n'atthi kiñchanaM
akiñchanaM anaadaanaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 422  
Celui qui, semblable à un taureau, est supérieur à tous, le Héros, le Chantre inspiré, le Triomphateur, celui qui est exempt de désirs, le Purifié, l’Éveillé, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- usabhaM pavaraM viiraM mah'esiM vijit'aavinaM
anejaM nhaatakaM buddhaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)
26. 423  
Celui qui connaît ses anciens domiciles,[7] dont la vue embrasse le ciel et l’enfer, qui a atteint le terme des renaissances, qui est arrivé dans la solitude à la Science Parfaite, celui qui, en toutes choses, est arrivé à la Perfection, — celui-là, je le dis « un Brâhmana ».
- C’est-à-dire : les apparences qu’il a successivement revêtues. (Ⅳ)
- pubbe-nivaasaM yo vedi sagg'aapaayaM cha passati
atho jaati-kkhayaM patto abhiññaa-vosito muni
sabba-vosita-vosaanaM tam ahaM bruumi braahmaNaM.
(Ⅴ)


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