14.
1
Insensés par nature tous les hommes qui ont ignoré Dieu, et qui n'ont pas su, par les biens visibles, voir Celui qui est, ni, par la considération de ses œuvres, reconnaître l'Ouvrier.
- Vani autem sunt omnes homines/ in quibus non subest scientia Dei ;/ et de his quæ videntur bona,/ non potuerunt intelligere eum qui est,/ neque operibus attendentes agnoverunt quis esset artifex :/ (Ⅳ)
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14.
2
Mais ils ont regardé le feu, le vent, l'air mobile, le cercle des étoiles, l'eau impétueuse, les flambeaux du ciel, comme des dieux gouvernant l'univers.
- sed aut ignem, aut spiritum, aut citatum aërem,/ aut gyrum stellarum, aut nimiam aquam, aut solem et lunam,/ rectores orbis terrarum deos putaverunt./ (Ⅳ)
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14.
3
Si, charmés de leur beauté, ils ont pris ces créatures pour des dieux, qu'ils sachent combien le Maître l'emporte sur elles; car c'est l'Auteur même de la beauté qui les a faites.
- Quorum si specie delectati, deos putaverunt,/ sciant quanto his dominator eorum speciosior est :/ speciei enim generator hæc omnia constituit./ (Ⅳ)
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14.
4
Et s'ils en admiraient la puissance et les effets, qu'ils en concluent combien est plus puissant celui qui les a faites.
- Aut si virtutem et opera eorum mirati sunt,/ intelligant ab illis quoniam qui hæc fecit fortior est illis :/ (Ⅳ)
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14.
5
Car la grandeur et la beauté des créatures font connaître par analogie Celui qui en est le Créateur.
- a magnitudine enim speciei et creaturæ/ cognoscibiliter poterit creator horum videri./ (Ⅳ)
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14.
6
Ceux-ci pourtant encourent un moindre reproche; car ils s'égarent peut-être en cherchant Dieu et en voulant le trouver.
- Sed tamen adhuc in his minor est querela ;/ et hi enim fortasse errant,/ Deum quærentes, et volentes invenire./ (Ⅳ)
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14.
7
Occupés de ses œuvres, ils en font l'objet de leurs recherches, et s'en rapportent à l'apparence, tant ce qu'ils voient est beau !
- Etenim cum in operibus illius conversentur inquirunt,/ et persuasum habent quoniam bona sunt quæ videntur./ (Ⅳ)
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14.
8
D'autre part, ils ne sont pas non plus excusables;
- Iterum autem nec his debet ignosci./ (Ⅳ)
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14.
9
car, s'ils ont acquis assez de science pour arriver à connaître le monde, comment n'en ont-ils pas connu plus facilement le Maître?
- Si enim tantum potuerunt scire/ ut possent æstimare sæculum,/ quomodo hujus Dominum non facilius invenerunt ?]\ (Ⅳ)
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10
Mais ils sont bien malheureux, et ils mettent leur espérance en des objets sans vie, ceux qui ont appelé Dieu des ouvrages de la main des hommes, de l'or et de l'argent travaillés avec art, des figures d'animaux ou une pierre inutile, ouvrage d'une main antique.
- Infelices autem sunt,/ et inter mortuos spes illorum est,/ qui appellaverunt deos opera manuum hominum :/ aurum et argentum, artis inventionem,/ et similitudines animalium, aut lapidem inutilem,/ opus manus antiquæ./ (Ⅳ)
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11
Voici qu'un artisan a coupé un arbre facile à travailler; il en ôte adroitement toute l'écorce, et, le façonnant avec habileté, il en fabrique un meuble utile pour l'usage de la vie.
- Aut si quis artifex faber de silva lignum rectum secuerit,/ et hujus docte eradat omnem corticem,/ et arte sua usus/ diligenter fabricet vas utile in conversationem vitæ ;/ (Ⅳ)
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Son travail achevé, il emploie ce qui reste à faire cuire ses aliments, et satisfait sa faim.
- reliquiis autem ejus operis/ ad præparationem escæ abutatur,/ (Ⅳ)
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13
Quant aux derniers débris, qui ne sont plus d'aucun usage, au bois tordu et plein de nœuds, il le prend, le taille pour occuper ses loisirs, et, par un travail habile, lui donne une figure : il le fait ressembler à un homme.
- et reliquum horum quod ad nullos usus facit,/ lignum curvum et vorticibus plenum/ sculpat diligenter per vacuitatem suam,/ et per scientiam suæ artis figuret illud,/ et assimilet illud imagini hominis,/ (Ⅳ)
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14.
14
Ou bien il en fait l'image de quelque vil animal, le peint de vermillon, en recouvre la surface d'une couleur rouge, et fait disparaître sous un enduit toutes les taches.
- aut alicui ex animalibus illud comparet :/ perliniens rubrica, et rubicundum faciens fuco colorem illius,/ et omnem maculam quæ in illo est perliniens ;/ (Ⅳ)
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15
Puis, lui ayant disposé une habitation convenable, il le place contre la muraille et le fixe avec du fer.
- et faciat ei dignam habitationem,/ et in pariete ponens illud,/ et confirmans ferro (Ⅳ)
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Il prend bien garde qu'il ne tombe, sachant que le Dieu ne peut s'aider lui-même, car ce n'est qu'une statue qui a besoin d'appui.
- ne forte cadat,/ prospiciens illi :/ sciens quoniam non potest adjuvare se :/ imago enim est, et opus est illi adjutorium./ (Ⅳ)
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Cependant il le prie au sujet de ses biens, de ses mariages et de ses enfants, et il ne rougit pas de parler à ce qui n'a point d'âme. Il demande la santé à ce qui est sans force,
- Et de substantia sua, et de filiis suis,/ et de nuptiis votum faciens inquirit :/ non erubescit loqui cum illo qui sine anima est./ (Ⅳ)
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18
la vie à ce qui est mort, le secours à ce qui ne peut rendre aucun service, un heureux voyage à ce qui ne peut se servir de ses pieds.
- Et pro sanitate quidem infirmum deprecatur,/ et pro vita rogat mortuum,/ et in adjutorium inutilem invocat./ (Ⅳ)
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19
Pour assurer ses profits, ses entreprises, le succès de son travail, il demande l'énergie à ce qui a les mains les plus débiles.
- Et pro itinere petit ab eo qui ambulare non potest ;/ et de acquirendo, et de operando,/ et de omnium rerum eventu,/ petit ab eo qui in omnibus est inutilis.] (Ⅳ)
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