The Chönyid Bardo [LE BARDO DE L'EXPERIENCE DE LA REALITE ]
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18 Verses | Page 1 / 1
(Version Marguerite La Fuente)


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1. 1  
Instructions préliminaires concernant l'experience de la réalité durant le troisième stage appelé le Chonyid Bardo, quand les visions karmiques apparaissent.
1. 2  
Même si la Claire Lumière primordiale n'a pas été reconnue, la Claire Lumière du second Bardo étant reconnue, la Libération sera atteinte. Si, par contre, la libération n'a pas eu lieu alors ce qui est appelé le troisième Bardo ou le Chönyid Bardo commence.
1. 3  
Dans ce troisième stage du Bardo se lèvent les illusions karmiques. Il est très important que la grande confrontation du Chönyid Bardo soit lue, car elle a une grande puissance bienfaisante.
1. 4  
Vers ce moment, le défunt voit que la part de son repas est mise de côté, que son corps est dépouillé de ses vêtements, que la place de sa couverture de repos est balayée (114). Il peut entendre les pleurs et gémissements de ses amis, de ses parents, surtout il peut les voir, entendre leur appel, mais comme ils ne peuvent savoir qu'il leur répond, il s'en va mécontent.
1. 5  
A ce moment des sons, des lumières, des rayons se manifestent à lui, occasionnant crainte, peur et terreur et lui causant beaucoup de fatigue. Alors cette confrontation avec le Bardo de la réalité doit être appliquée.
1. 6  
Appelez le mort par son nom et correctement, distinctement, donnez lui les explications suivantes :
1. 7  
"Ô fils noble, écoute avec attention et sans distraction. Il y a six états de Bardo qui sont : l'état naturel du Bardo pendant la conception (115) ; le Bardo de l'état des rêves (116) ; le Bardo de l'équilibre extatique dans la méditation profonde (117) ; le Bardo du moment de la mort (118) ; le Bardo de l'expérience de la réalité (119) ; le Bardo du processus inverse de l'existence sangsārique (120). Tels sont les six états.
1. 8  
Ô fils noble, maintenant tu vas expérimenter trois Bardos : le Bardo du moment de la mort, le Bardo de l'expérience de la Réalité et le Bardo de la recherche de la renaissance. De ces trois états tu as expérimenté jusqu'à hier le Bardo du moment de la mort. Bien que la Claire Lumière de Réalité ait lui sur toi tu n'as pu y demeurer et maintenant tu dois errer ici. A présent tu vas expérimenter le Chönyid Bardo et le Sidpa Bardo.
1. 9  
Observe avec une attention parfaite ce que je te présenterai et demeure ferme.
1. 10  
Ô fils noble, ce qu'on appelle la mort est venu maintenant. Tu quittes ce monde, mais tu n'es pas le seul ; la mort vient pour tous. Ne reste pas attaché à cette vie par sentiment et par faiblesse. Même si par faiblesse tu y restais attaché, tu n'as pas le pouvoir de demeurer ici. Tu n'obtiendras rien d'autre que d'errer dans le Sangsāra (121). Ne sois pas attaché, ne sois pas faible. Souviens-toi de la précieuse Trinité (122).
1. 11  
Ô fils noble, quelque frayeur ou terreur qui puisse t'assaillir dans le Chönyid Bardo n'oublie pas ces mots et, gardant leur signification dans ton cœur, va de l'avant, en eux se trouve le secret vital de la connaissance.
1. 12  
"Hélas ! quand l'Expérience de la Réalité luit sur moi (123) toute pensée de peur, de terreur, de crainte des apparences étant rejetée ;
Puissé-je reconnaître que toute apparition est une réflexion de ma propre conscience ; Puissé-je les reconnaître comme étant de la nature des apparitions du Bardo. Au moment très important d'accomplir une grande fin,
Puissé-je ne pas craindre les troupes des Divinités paisibles et irritées qui sont mes propres formes-pensées" (124).
1. 13  
Répète ces mots clairement et te souvenant de leur signification en les redisant, va de l'avant. Par ce moyen, quelque vision de crainte ou de terreur qui t'apparaisse, la reconnaissance est certaine ; et n'oublie pas l'art secret vital qui demeure dans ces paroles.
1. 14  
Ô fils noble, au moment où ton corps et ton esprit se sont séparés, tu as connu la lueur de la Vérité Pure, subtile, étincelante, brillante, éblouissante, glorieuse et radieusement impressionnante, ayant l'apparence d'un mirage passant sur un paysage au printemps en un continuel ruissellement de vibrations. Ne sois pas subjugué, ni terrifié, ni craintif. Ceci est l'irradiation de ta propre et véritable nature. Sache le reconnaître.
1. 15  
Du centre de cette radiation sortira le son naturel de la Réalité se répercutant simultanément comme des milliers de tonnerres. Ceci est le son naturel de ton propre et véritable être. Ne sois pas subjugué, ni terrifié, ni craintif. Le corps que tu as maintenant est appelé le corps-pensée des inclinations (125). Depuis que tu n'as plus un corps matériel de chair et sang, quelle que chose qu'il advienne : sons, lumières ou rayons, aucune de ces choses ne peut te faire de mal. Tu n'es plus capable de mourir. Il est bien suffisant pour toi de savoir que ces apparitions sont tes propres formes-pensées. Sache reconnaître que cela est le Bardo.
1. 16  
Ô fils noble, si tu ne reconnais pas tes propres formes-pensées malgré les méditations ou dévotions faites par toi dans le monde humain – si tu n'as pas entendu ce présent enseignement – les lueurs te subjugueront, les sons te rempliront de crainte, les rayons te terrifieront.
1. 17  
Si tu ne connais pas cette clé absolue de tous enseignements – n'étant pas capable de reconnaître : sons, lumières et rayons – tu devras errer dans le Sangsāra."
1. 18  
Notes

(114) La part du repas mise de côté pour le mort pendant le cérémonial mortuaire, le corps préparé pour l'ensevelissement, la couverture pliée servant de lit.
(115) Texte : Skye-gnas Bardo (pron. : kye-nay Bardo) : État intermédiaire ou état d'incertitude du lieu de naissance pendant la conception.
(116) Texte : Rmi-lam Bardo (pron. : Mi-lam Bardo): État intermédiaire ou d'incertitude dans l'état de rêve.
(117) Texte : Ting-nge-hzin Bsam-gtam Bardo (pran. Tin-ge-zin sain-tam Bardo) État intermédiaire ou d'incertitude pendant la méditation (Dhyāna) en Samādhi l'équilibre extatique.
(118) Texte : Hchi-Kahi Bardo (pron. : Chi-Khai Bardo): État intermédiaire ou d'incertitude du moment de la mort.
(119) Texte : Chos-Nyid Bardo (pron. : Cho-Nyid Bardo) : État intermédiaire ou d'incertitude de Réalité.
(120) Texte : Lugs-hbyung Srid-pahi Bardo (pron. : Lu-jung Sid-pai Bardo): État intermédiaire ou d'incertitude de la remontée du courant de l'existence sangagrique lorsque "le Connaisseur" cherche la renaissance.
(121) Texte : Hkhor-va (pron. : Khor-wa) : Litt. une chose tournant en rond. sans. : Sangsāra ou Samsāra.
(122) Le Bouddha, le Dharma, le Sangha.
(123) La Réalité est expérimentée ou aperçue d'une façon incertaine et exceptionnelle par "le Connaisseur" au travers des facultés de son corps psychique du Bardo qui est la réplique du corps du plan terrestre, et non pas la suprême conscience sans obscurité du Dharma-Kāya dans lequel il n'est plus de Bardo (état incertain intermédiaire).
(124) Texte : Rang-snang (pron. : rang-nang) : La vision personnelle des formes-pensées.
(125) Texte : Bag-chags yid-lus (pron. : Bag-chah yid-lû) : les habitudes, les tendances du corpspensée, nées de l'existence dans le monde ou existence sangsārique. Figure (5) — Le grand Mandala des Déités Paisibles


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