Katha upanishad
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(Ⅳ)

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2. I-1  
पराञ्चि खानि व्यतृणत् स्वयंभूस्तस्मात्पराड् पश्यति  नान्तरात्मन् ।
कश्चिद्धार: प्रत्यगात्मानमैक्ष दावृत्तचक्षुरमृतत्वमिच्छन् ॥१॥
- Yama poursuivit son enseignement : « Le Seigneur suprême, qui est Son propre support d'existence, a condamné les organes des sens à se tourner vers le monde extérieur. Aussi l'humain perçoit-il uniquement les objets qui lui sont extérieurs, mais non son Soi intérieur (qui lui reste invisible, imperceptible, voire insoupçonné - NdT). Seul le sage, dont le regard s'est détourné du monde extérieur, et qui est en quête d'immortalité, contemple le Soi intérieur. (Ⅳ)
2. I-2  
पराच: कामाननुयन्ति बालास्ते मृत्योर्यन्ति वितस्य पाशम् ।
अथ धीरा अमृतत्वं विदित्वा ध्रुवमध्रुवेष्विह न प्रार्थयन्ते ॥२॥
- Les ignorants poursuivent les plaisirs éparpillés dans le monde extérieur; ils tombent dans les mailles de la mort qui tend ses filets grand ouverts . Mais les sages, ayant un avant-goût de l'inébranlable constance de l'Immortalité, ne peuvent plus convoiter ici-bas quoi que ce soit d'inconstant. (Ⅳ)
2. I-3  
येन रुपं रसं गन्धं शब्दान्स्पर्शांश्च मैथुनान् ।
एतेनैव विजानाति किमत्र परिशिष्यते ॥ एतद् वै तत् ॥३॥
- En vérité, c'est par l'Atman que nous connaissons les formes, les saveurs, les odeurs, les contacts, les plaisirs sexuels. Reste-t-il, ici-bas, quelque chose qui soit inconnaissable pour le Soi ? C'est en vérité Cela (Tat) , que tu cherches. (Ⅳ)
2. I-4  
स्वप्नान्तं जागरितान्तं चोभौ येनानुपश्यति ।
महान्तं विभुमात्मानं मत्वा धीरो न शोचति ॥४॥
- C'est par l'Atman que nous percevons tous les objets, que ce soit dans le sommeil ou dans l'état de veille. Ayant réalisé l'Atman, vaste et tout-pénétrant, l'âme paisible du sage ne connaît plus le chagrin. (Ⅳ)
2. I-5  
य इमं मध्वदं वेद आत्मानं जीवमन्तिकात् ।
ईशान भूतभव्यस्य  न ततो विजुगुप्सते ॥ एतद् वै तत् ॥५॥
- Quiconque connaît intimement le Soi, qui Se nourrit du miel (de la Félicité - NdT), qui est le support des souffles vitaux (pranas) et le Seigneur du passé et du futur, ne cherchera désormais aucune autre protection. C'est en vérité Cela (Tat) que tu cherches. (Ⅳ)
2. I-6  
य: पूर्वं तपसो जातमद्भय: पूर्वमजायत ।
गुहां प्रविश्य तिष्ठन्तं यो भूतेभिर्व्यपश्यत ॥ एतद् वै तत् ॥६॥
- Il connaît en vérité Brahman celui qui connaît le Premier-né, enfanté par l'ascèse (Tapas) avant même les eaux du cosmos, et résidant, en compagnie des éléments, dans la grotte du coeur (cf. -II-0). C'est en vérité Cela (Tat) que tu cherches. (Ⅳ)
2. I-7  
या प्राणेन संभवत्यदितिर्देवतामयी ।
गुहां प्रविश्य तिष्ठन्तीं या भूतेभिर्व्यजायत ॥ एतद् वै तत् ॥७॥
- Il connaît en vérité Brahman celui qui connaît Aditi , l'âme de toutes les divinités, qui naquit sous la forme du souffle vital (prana), qui fut manifesté en même temps que les éléments, et qui, pénétrant dans la grotte du coeur, y trône assis. C'est en vérité Cela (Tat) que tu cherches. (Ⅳ)
2. I-8  
अरण्योर्निहितो जातवेदा गर्भ इव सुभृतो गर्भिणीभिः ।
दिवे दिवे ईडयो जागृवद्भिर्हविष्मद्भिर्मनुष्येभिरग्निः ॥ एतद् वै तत् ॥८॥
- Agni, le Feu sacrificiel, est logé dans les deux aranis , bien en sûreté, tout comme le foetus que porte avec précaution la future mère dans sa matrice; un culte quotidien lui est rendu par les hommes qui sont éveillés et par ceux qui offrent les oblations dans les sacrifices. C'est en vérité Cela (Tat) que tu cherches. (Ⅳ)
2. I-9  
यतश्चोदेति सूर्योऽस्तं यत्र च गच्छति ।
तं देवा: सर्वे अर्पितास्तदु नात्येति कश्चन ॥ एतद् वै तत् ॥९॥
- De Cela, le Soleil se lève; en Cela, il se couche; en Cela, toutes les divinités sont contenues, en Cela nul ne peut pénétrer à sa guise. C'est en vérité Cela (Tat) que tu cherches. (Ⅳ)
2. I-10  
यदेवेह तदमुत्र यदमुत्र तदन्विह ।
मृत्योः स मृत्युमाप्रोति य इह नानेव पश्यति ॥१०॥
- Ce qu'on trouve ici-bas, on le trouve au-delà; ce qu'on trouve au-delà, se trouve déjà ici-bas. Pour quiconque voit l'ici-bas comme fondamentalement différent de l'au-delà, vivre n'est que le passage d'une mort à la prochaine mort. (Ⅳ)
2. I-11  
मनसैवेदमाप्तव्यं नेह नानास्ति किंचन ।
मृत्यो: स मृत्युं गच्छति य इह नानेव पश्यति ॥११॥
- Seul la conscience peut atteindre à Cela; il n'y a ici aucune différence quelle qu'elle soit. Quiconque voit ici une différence, passe d'une mort à une mort. (Ⅳ)
2. I-12  
अङ्गुष्ठमात्र: पुरुषो मध्य आत्मनि तिष्ठति ।
ईशानो भूतभव्यस्य न ततो विजुगुप्सते ॥ एतद् वै तत् ॥१२॥
- Le Purusha (cf.-III-11), de la taille d'un pouce, réside à l'intérieur du corps. Le réalisant comme Seigneur du passé et du futur, on ne cherche plus dès lors à se protéger. C'est en vérité Cela (Tat) que tu cherches. (Ⅳ)
2. I-13  
अङ्गुष्ठमात्रः पुरुषो ज्योतिरिवाधूमकः ।
ईशानो भूतभव्यस्य स एवाद्य स उ श्वः ॥ एतद् वै तत् ॥१३॥
- Le Purusha, haut d'un pouce, est semblable à une flamme sans fumée, et Il est le Seigneur du passé et du futur. Tel qu'Il existe en cet instant, tel Il existera demain. C'est en vérité Cela (Tat) que tu cherches. (Ⅳ)
2. I-14  
यथोदकं दुर्गे वृष्टं पर्वतेषु विधावति ।
एवं धर्मान् पृथक् पश्यंस्तानेवानुविधावति ॥१४॥
- La pluie qui tombe sur un pic montagneux, ruisselle le long des rochers dans toutes les directions; de même, celui qui voit les attributs comme différents (et donc séparés) de Brahman, se met en fait à courir après eux dans toutes les directions. (Ⅳ)
2. I-15  
यथोदकं शुद्धेशुद्धमासिक्तं तादृगेव भवति ।
एवं मुनेर्विजानत आत्मा भवति गौतम ॥१५॥
- L'eau pure qui coule dans l'eau pure, se fond en elle et en devient indiscer - nable; ainsi le Soi du sage qui sait se fond, ô Gautama , dans le Soi suprême. (Ⅳ)
2. II-1  
पुरम् एकादश द्वारम् अजस्यावक्रचेतस: ।
अनुष्ठाय न शोचति विमुक्तश्च विमुच्यते ॥ एतद् वै तत् ॥१॥
- La cité du non-né, l'Atman, dont la conscience se diffuse en droite ligne tels les rayons du Soleil, comporte onze portails . Par la méditation sur Lui, on passe audelà de tout chagrin, et dénouant nos entraves, on s'émancipe. C'est en vérité Cela (Tat) que tu cherches. (Ⅳ)
2. II-2  
हंसः शुचिषद् वसुरन्तरिक्षसद् होता वेदिषदतिथिर्दुरोणसत् ।
नृषद् वरसदृतसद् व्योमसदब्जा गोजा ऋतजा अद्रिजा ऋतं बृहत् ॥२॥
- Il est le Soleil qui se meut dans la demeure du ciel; Il est l'air qui pénètre toute chose et dont la demeure est l'espace intermédiaire (l'atmosphère terrestre – cf. -III-); Il est le feu qui réside sur terre, et qui entre comme hôte dans les foyers; Il réside dans les humains, dans les dieux, dans la Vérité (Rita) et dans l'espace céleste. Il est tout ce qui naît dans l'eau, ou qui naît sur terre, ou qui naît sur l'autel des sacrifices, et tout ce qui naît sur les montagnes; Il est le Constant, et le Grand. (Ⅳ)
2. II-3  
ऊर्ध्वं प्राणमुन्नयत्यपानं प्रत्यगस्यति ।
मध्ये वामनमासीनं विश्वेदेवा उपासते ॥३॥
- C'est Lui qui envoie le souffle ascendant, le prana de l'inspiration, puis le souffle descendant, l'apana de l'expiration . Toutes les divinités rendent hommage à cet Adorable qui trône au milieu (de leur corps subtil - NdT). (Ⅳ)
2. II-4  
अस्य विस्त्रंसमानस्य शरीरस्थस्य देहिन: ।
देहाद्विमुच्यमानस्य किमत्र परिशिष्यते ॥ एतद् वै तत् ॥४॥
- Lorsque ce Soi, établi dans le corps, est délogé par déchirement hors de son réceptacle et libéré, que reste-t-il alors ? C'est en vérité Cela (Tat) que tu cherches. (Ⅳ)
2. II-5  
न प्राणेन नापानेन मर्त्यो जीवति कश्चन ।
इतरेण तु जीवन्ति यस्मिन्नेतावुपाश्रितौ ॥५॥
- Ce n'est grâce ni au prana, ni à l'apana, que vit le mortel; mais grâce à une énergie différente, dont ces deux-là dépendent étroitement. (Ⅳ)
2. II-6  
हन्तं ते इदं प्रवक्ष्यामि गुह्यं ब्रह्म सनातनम् ।
यथा च मरणं प्राप्य आत्मा भवति गौतम ॥६॥
- Maintenant, ô Gautama, je vais te révéler quelques secrets sur Brahman, insondable de profondeur, aussi âgé que l'éternité, et je vais te décrire ce qu'il advient de l'Atman au moment où Il rencontre la mort. (Ⅳ)
2. II-7  
योनिमन्ये प्रपधन्ते शरीरत्वाय देहिनः ।
स्थाणुमन्येऽनुसंयन्ति यथाकर्म यथाश्रुतम् ॥७॥
- Certains individus (jivas) s'empressent de pénétrer dans une matrice pour y reprendre un corps et rester dans la matière organique; d'autres se dirigent vers les plans plus subtils de l'existence (non-organiques, dit le texte sanscrit – NdT), et c'est en fonction de leur karma (cf. -I-17) et de leurs connaissances que ce choix s'effectue. (Ⅳ)
2. II-8  
य एष सुप्मेषु जागर्ति कामं कामं पुरूषो निर्मिमाणः ।
तदेव शुक्रं तद् ब्रह्म तदेवामृतमुच्यते ।
तस्मिल्लोकाः श्रिताः सर्वे तदु नात्योति कश्चन ॥ एतद् वै तत् ॥८॥
- Lui, le Purusha, pure Conscience non-manifestée (cf. -III-11), qui demeure alerte quand tous les organes des sens sont endormis, qui façonne maintes et maintes formes belles et adorables, Il est indéniablement le Pur, Il est Brahman, et Il est Cela (Tat), et c'est lui, l'Immortel. Tous les mondes sont enfilés sur Lui (comme sur un fil, NdT), et aucun de ces mondes ni aucun de leurs habitants ne peut transgresser (la Nature de Brahman, et sa place à l'intérieur du collier. NdT). C'est en vérité Cela (Tat) que tu cherches. (Ⅳ)
2. II-9  
अग्निर्यथैको भुवनं प्रविष्टो रूपं रूपं प्रतिरूपो बभूव ।
एकस्तथा सर्वभूतान्तरात्मा रूपं रूपं प्रतिरूपो बहिश्च ॥९॥
- De même que le Feu (tejas), bien que fondamentalement un, lorsqu'il pénètre dans le monde de la manifestation, se scinde et assume une forme différente en fonction de chaque être ou objet créé, de même le Soi, l'hôte intérieur de tout être, bien que fondamentalement un, se scinde et assume une forme différente en fonction de chaque être créé, et simultanément Il continue d'exister à l'extérieur de toute création, tout aussi bien. (Ⅳ)
2. II-10  
वायुर्यथैको भुवनं प्रविष्टो रूपं रूपं प्रतिरूपो बभूव ।
एकस्तथा सर्वभूतान्तरात्मा रूपं रूपं प्रतिरूपो बहिश्च ॥१०॥
- De même que l'Air (Vayu), bien que fondamentalement un, lorsqu'il pénètre dans le monde de la manifestation, se scinde et assume une forme différente en fonction de chaque être ou objet créé, de même le Soi, l'hôte intérieur de tout être, bien que fondamentalement un, se scinde et assume une forme différente en fonction de chaque être créé, et simultanément Il continue d'exister à l'extérieur de toute création, tout aussi bien. (Ⅳ)
2. II-11  
सूर्यो यथा सर्वलोकस्य चक्षुर्न लिप्यते चाक्षुषैर्बाह्रादोषैः ।
एकस्तथा सर्वभूतान्तरात्मा न लिप्यते लोकदुःखेन ब्राह्मः ॥११॥
- De même que le Soleil (Surya), qui est l'oeil de tout l'univers, n'est pas entaché par les impuretés extérieures que les yeux des créatures peuvent voir, de même le Soi, l'hôte intérieur de tout être, bien que fondamentalement un, n'est pas affligé par les souffrances du monde, car en vérité Il lui reste extérieur. (Ⅳ)
2. II-12  
एको वशी सर्वभूतान्तरात्मा एकं रूपं बहुधा यः करोति ।
तमात्मस्थं येऽनुपश्यन्ति धीरास्तेषां सुखं शाश्वतं नेतरेषाम् ॥१२॥
- La félicité inextinguible appartient aux êtres sensibles et sages – mais non aux autres – qui réalisent en leur coeur la présence du Soi, lequel est le Régent suprême tout aussi bien que le résident intime en chaque créature, Lui qui, à partir de l'Un, devient l'innombrable. (Ⅳ)
2. II-13  
नित्योऽनित्यानां चेतनश्चेतननामेको बहूनां यो विदधाति कामान् ।
तमामत्मस्थं येऽनुपश्यन्ति धीरास्तेषां शान्तिः शाश्वती नेतरेषाम् ॥१३॥
- Tous ceux qui parmi les êtres sensibles et sages réalisent le Soi dans la grotte du coeur, l'y découvrent comme l'Éternel au sein de l'éphémère, comme la Conscience au sein des objets de conscience, comme l'Un, le Non-duel, qui prodigue néanmoins les objets de leurs désirs aux nombreux humains, – c'est à eux qu'appartient la paix qui n'a pas de fin, et non aux autres. » (Ⅳ)
2. II-14  
तदेतदिति मन्यन्तेऽनिर्दश्यं परमं सुखम् ।
कथं नु तद्विजानीयां किमु भाति विभाति वा ॥१४॥
- À ce point, Nachiketas demanda : « Comment connaîtrai-je cette Félicité ineffable et suprême, à laquelle pensent les sages quand ils la désignent par Tat, Cela (cf. -I-) ? Cela est-il auto-luminescent ? Cela brille-t-il d'une lumière extérieure, perceptible par la conscience, ou non ? » (Ⅳ)
2. II-15  
न तत्र सूर्यो भाति न चन्द्रतारकं नेमा विधुतो भान्ति कुतोऽयमग्निः ।
तमेव भान्तमनुभाति सर्व तस्य भासा सर्वमिदं विभाति ॥१५॥
- Yama : « Là, nul soleil ne brille, ni lune, ni étoiles, ni aucun autre des luminaires. A fortiori, comment ce feu y brûlerait-il ? Car tout éclat dérive de l'éclat premier de l'Atman. Par Sa lumière, tout ceci qui nous entoure fut allumé, et continue de briller. » (Ⅳ)
2. III-1  
ऊर्ध्वमूलोऽवाक्शाखः एषोऽश्वत्थः सनातनः ।
तदेव शुक्रं तद् ब्रह्म तदेवामृतमुच्यते ।
तस्मिल्लोकाः श्रिताः सर्वे तदु नात्येति कश्चन ॥ एतद् वै तत् ॥१॥
- « Voici cet arbre de l'éternité, l'ashvattha , dont les racines sont au ciel, et les branchages en terre. Cela, qui est à la source d'un tel arbre, est assurément pur; et Cela est Brahman, et on Le dit immortel. Sur Cela, sont attachés tous les mondes (comme des perles sur un collier), et il n'est rien au-delà. C'est en vérité Cela (Tat) que tu cherches. (Ⅳ)
2. III-2  
यदिदं किं च जगत्सर्वं प्राण एजति नि:सृतम् ।
महद्भयं वज्रमुद्यतं य एतद्विदुरमृतास्ते भवन्ति ॥२॥
- Quelles que soient les circonstances, cet univers en son entier est empli des vibrations du prana de Brahman, et il a été évolué à partir de Brahman. Ce Brahman est une puissance terrifiante, comparable à un éclair suspendu, prêt à éclater. Ceux qui savent cela, deviennent immortels. (Ⅳ)
2. III-3  
भयादस्याग्निस्तपति भयात् तपति सूर्य: ।
भयादिन्द्रश्च वायुश्च मृत्युर्धावति पञ्चम: ॥३॥
- Par terreur de Lui, Agni (le feu) se consume; Par terreur de Lui, Surya (le Soleil) brille; Par terreur de Lui, Indra (l'espace céleste) se déploie et Vayu (le vent) souffle; Par terreur de Lui, Yama (la Mort), le cinquième dieu, traque ses proies sur terre. (Ⅳ)
2. III-4  
इह चेदशकद् बोद्धुं प्राक् शरीरस्य  विस्त्रस: ।
तत: सर्गेषु लोकेषु शरीरत्वाय कल्पते ॥४॥
- S'il peut réaliser Brahman ici-bas, avant que ne se déchirent de part en part les enveloppes de ses corps, un tel homme atteint à la Libération; sinon, il lui faudra de nouveau s'incarner dans un des mondes créés. (Ⅳ)
2. III-5  
यथाऽऽदर्शे तथाऽऽत्मनि यथा स्वप्ने तथा पितृलोके ।
यथाप्सु परीव ददृशे तथा गन्धर्वलोके छायातपयोरिव ब्रह्मलोके ॥५॥
- Tels les reflets d'un miroir, tels les mouvements du mental; tel un rêve, tel le monde des mânes ; telles les anamorphoses dues à l'eau, tel le monde des Gandharvas ; tel un jeu de lumière et d'ombres, tel le monde de Brahma . (Ⅳ)
2. III-6  
इन्द्रियाणां पृथग्भावमुदयास्तमयौ च यत् ।
पृथगुत्पद्यमानानां मत्वा धीरो न शोचति ॥६॥
- Ayant compris que les sens sont chacun de nature différente, avec chacun sa propre origine, qu'ils sont distincts de l'Atman, et que leur fonctionnement (ce qui excite leur mise en activité, et les modalités de cette activité - NdT) leur appartient en propre, l'homme sage échappe dès lors à toute déception, à tout chagrin, à toute souffrance. (Ⅳ)
2. III-7  
इन्द्रियेभ्य: परं मनो मनस: सत्त्वमुत्तमम् ।
सत्त्वादधि महानात्मा महतोऽव्यक्तमुत्तमम् ॥७॥
- Le mental est plus subtil que les sens; plus subtil que le mental, est l'esprit; le Mental cosmique, Mahat (« Celui qui est né de l’OEuf d’or », Hiranyagarbha) (cf. -III-10) est encore plus subtil que l'esprit. (Ⅳ)
2. III-8  
अवयक्तात्तु पर: पुरुषो व्यापकोऽलिग्ड् एव च ।
यं ज्ञात्वा मुच्यते जन्तुरमृतत्वं च गच्छति ॥८॥
- Le non-manifesté, ou avyakta (cf. -III-11), est plus subtil que Mahat, et encore plus subtil que le non-manifesté est le Purusha , omnipénétrant, dépourvu de signe distinctif (linga). C'est par Lui que les mortels se libèrent et atteignent à l'Immortalité. (Ⅳ)
2. III-9  
न संदृशे तिष्ठति रुपमस्य न चक्षुषा पश्यति कश्चनैनम् ।
ह्रदा मनीषा मनसाभिक्लृप्तो य एतद् विदुरमृतास्ते भवन्ति ॥९॥
- Sa forme – s'il en est une – ne se situe pas dans le cadre de la vision; nul ne peut Le contempler de ses yeux. Mais l'intellect qui réfrène les bonds du mental (indiscipliné et primesautier – NdT) et s'attelle au joug de la méditation, favorise Sa révélation. Ceux qui Le connaissent ainsi, deviennent immortels. (Ⅳ)
2. III-10  
यदा पञ्चावतिष्ठन्ते ज्ञानानि मनसा सह ।
बुद्धिश्च न विचेष्टति तामाहु: परमां गतिम् ॥१०॥
- Quand les cinq sens qui concourent à la connaissance (du monde alentour, et de soi dans le monde – NdT) se tiennent ensemble au repos, couplés à un mental apaisé, et que l'intellect demeure concentré, ils favorisent à l'unisson cet état que l'on nomme l'union suprême. (Ⅳ)
2. III-11  
तां योगमिति मन्यन्ते स्थिरामिन्द्रियधारणाम् ।
अप्रमत्तस्तदा भवति योगो हि प्रभवाप्ययौ ॥११॥
- Cette emprise ferme et continue sur les sens, voici ce qu'on appelle yoga. Et cet état suprême de yoga, on doit user de vigilance pour le conserver, car s'il peut apparaître chez un être, il peut tout aussi bien disparaître ! Mais aussi pour le pratiquer, la vigilance est requise : car s'il est très bénéfique, le yoga est potentiellement tout aussi dangereux ! (Ⅳ)
2. III-12  
नैव वाचा न मनसा प्राप्तुं शक्ये न चक्षुषा ।
अस्तीति ब्रुवतोऽन्यत्र कथं तदुपलभ्यते ॥१२॥
- Ni par des paroles (enseignements écoutés ou mantras psalmodiés – NdT), ni par le mental (et ses visées intellectuelles), ni par l'oeil (soumis aux témoignages incertains de Maya – NdT), peut-on atteindre à Tat, Cela, l'Atman. Exception faite du cas d'un être qui affirme « Cela existe ! », comment quiconque le connaîtrait ? (Ⅳ)
2. III-13  
अस्तीत्येवोपलब्धव्यस्तत्त्वभावेन चोभयोः ।
अस्तीत्येवोपलब्धस्य तत्त्वभावः प्रसीदति ॥१३॥
- Le Soi (l'Atman) demande d'abord d'être compris en tant qu'Existence (Sat) limitée par les déterminations individuelles (upadhis) , puis d'être réalisé dans Sa véritable nature, qui est transcendance pure. De ces deux aspects de l'Atman, l'Existence pure mène son connaisseur à la réalisation de Sa nature véritable. (Ⅳ)
2. III-14  
यदा सर्वे प्रमुच्यन्ते कामायेऽस्यहृदिश्रिताः ।
अथ मर्त्योऽमृतो भवत्यत्र ब्रह्म समश्नुते ॥१४॥
- Quand tous les désirs qui peuplent le coeur se sont évanouis, c'est alors que le mortel devient immortel et parvient dès ici-bas à Brahman. (Ⅳ)
2. III-15  
यदा सर्वे प्रभिद्यन्ते हृदयस्येह ग्रन्थयः ।
अथ मर्त्योऽमृतो भवत्येतावद्धयनुशासनम् ॥१५॥
- Quand tous les noeuds du coeur sont tranchés net en cette existence même, c'est alors que le mortel devient immortel. L'enseignement, sur ce point, ne va pas plus loin. (Ⅳ)
2. III-16  
शतं चैका च हृदयस्य नाडयस्तासां मूर्धानमभिनिःसृतैका ।
तयोर्ध्वमायन्नमृतत्वमेति विष्वङ्डन्या उत्क्रमणे भवन्ति ॥१६॥
- Cent et une nadis traversent le coeur. Une seule parmi elles monte et perce la voûte crânienne . C'est en empruntant ce passage à sa mort que l'homme gagne l'immortalité. Mais si son prana (cf. -II-) passe par d'autres nadis, et se scinde en plusieurs directions, l'homme connaîtra une nouvelle incarnation dans l'un des mondes. (Ⅳ)
2. III-17  
अंगुष्ठमात्र: पुरुषोऽन्तरात्मा सदा जनानां हृदये सन्निविष्ट: ।
तं स्वाच्छरीरात् प्रवृहेन्मुञ्जादिवेषीकां धैर्येण ।
तं विद्याच्छुक्रममृतं विद्याच्छुक्रममृतमिति ॥१७॥
- Le Purusha (cf. -III-8), de la taille d'un pouce, qui est le Soi intérieur, est assis en tant qu'hôte permanent dans le coeur de toute créature vivante. On doit, par des efforts soutenus, Le séparer de son propre corps (matériel et subtil – NdT), de la même façon qu'on sépare la tendre tige de la feuille, dans un brin d'herbe. On doit parvenir à Le connaître dans Sa pureté et Son immortalité – oui, connaître le Lumineux et l'Éternel. » (Ⅳ)
2. III-18  
मृत्युप्रोक्तां नचिकेतोऽथ लब्ध्वा विद्यामेतां योगविधिं च कृत्स्त्नम् ।
ब्रह्मप्राप्तो विरजोऽभूद्विमृत्युरन्योऽप्येवं यो विदध्यात्ममेव ॥१८॥
- Et Nachiketas, ayant bénéficié de cet enseignement que lui communiqua Yama, le dieu de la Mort, mais aussi des instructions relatives au Yoga dans leur intégralité, parvint à Brahman, après avoir développé le parfait détachement et l'immortalité. Et il en fut et en sera ainsi de quiconque acquiert, de façon aussi accomplie, la connaissance du Soi intérieur. (Ⅳ)
2.   
॥ इति द्वितीयोध्याय, तृतीय वल्ली ॥
- Om ! Puisse-t-Il nous protéger tous deux, Et nous dévoiler la nature de la Connaissance; Puisse-t-Il nous nourrir tous deux des fruits de la Connaissance; Puissions-nous conjointement atteindre à la force que confère la Connaissance, Que notre étude nous apporte l'illumination; Qu'il n'y ait aucune trace de haine en nous, ni entre nous ! Om ! Shanti ! Shanti ! Shanti ! Om ! Paix ! Paix ! Paix ! (Ⅳ)
2.   
ॐ सह नाववतु । सह नौ भुनक्तु । सह वीर्यं करवावहै ।
तेजस्विनावधीतमस्तु मा विद्विषावहै ॥
ॐ शान्तिः । शान्तिः । शान्तिः ॥
- Ici se termine la Kathopanishad, appartenant au Krishna Yajur Véda. (Ⅳ)


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