Écrivain, historien, philosophe, ethnologue, poète et conteur, Amadou Hampâté Bâ est une haute figure de la culture et de la sagesse africaines. Issu d'une famille peule influente, il reçut dans sa jeunesse, outre sa formation scolaire, une éducation religieuse et morale traditionnelle, et fut initié aux voies ésotériques de l'islam par un maître spirituel don’t il décrira l'enseignement dans Tierno Bokar, le sage de Bandiagara (1957). Commis de l'administration française, il entra à l'IFAN (Institut français d'Afrique noire), grâce au soutien de Théodore Monod, puis assuma de nombreuses responsabilités officielles : fondateur et directeur de l'Institut des sciences humaines du Mali, ambassadeur du Mali en Côte-d'Ivoire, membre du conseil exécutif de l'Unesco.
Parallèlement à cette carrière, l'auteur de la désormais célèbre phrase : «En Afrique, un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle» a joué un rôle fondamental dans la sauvegarde et la promotion des trésors de la tradition orale peule en menant une série de recherches à caractère religieux, ethnologique et littéraire. Il a notamment recueilli et transcrit plusieurs récits initiatiques, marqués par un ésotérisme riche en symboles difficiles à décrypter pour un non-initié, qui véhiculent tout un enseignement sur les mythes, la morale et la conception du monde du peuple peul (Koumen, 1961 ; Kaïdara, 1969; L'éclat de la grande étoile, 1969; La poignée de poussière, 1987).
Son oeuvre littéraire.
Il est l'auteur d'un ouvrage historique (L'Empire peul du Macina, 1955), d'un important essai ethnologique dans lequel il s'élève contre la désagrégation des cultures africaines (Aspects de la civilisation africaine, 1972), d'un roman sur la corruption causée par l'européanisation (L'étrange destin de Wangrin 1973, grand prix littéraire d'Afrique noire), ainsi que d'une oeuvre poétique en langue peule qui compte plusieurs milliers de vers, essentiellement sur des thèmes mystiques.
Vers la fin de sa vie, il a rédigé ses mémoires (Amkoullel, l'enfant peul, 1991, suivi de Oui mon commandant, posthume,1994), nous laissant ainsi un magnifique témoignage de l'Afrique coloniale du début du siècle.
Source : Francophonie.sn
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