Connu de tous les Tibétains, écrit R. A. Stein, comme "le héros de beaucoup d'historiettes, d'anecdotes, de bons mots… vénéré comme un grand saint au Bhoutan ou sa lignée s est implantée, ce mystique poète trop peu conformiste a été passé sous silence par les historiens de son pays, tous ecclésiastiques, et son œuvre était restée ignorée.
Kun-legs vécut au Xve siècle et probablement au début du XVI. Son père étant préfet dans un domaine de l'ordre religieux, il eut une jeunesse très heureuse, car dès son plus jeune age, il ne connut d'autres farces et jeux que d'imiter les ascètes. Mais quand il eut treize ans, dans un Tibet en proie a d'incessantes luttes entre les clans qui se disputaient le pouvoir, son père mourut assassiné à la suite de querelles de famille suscitées par son oncle paternel
Ces tristes évènements aidèrent sans doute a se détacher des heurs et malheurs terrestres un adolescent dont les dons mystiques allaient guère tarder à se révéler. Il distribua le peu qu'il possédait et voulut partir errer dans les royaumes, mais son maitre le retint en dépit de son impatience "Les jours me paraissaient longs et insupportables. Je me mis à apprendre par cœur le texte du Hevajratantra. Tous les matins, bien avant l'aube, j'appris cinq pages par cœur en les récitant. Au bout d'un séjour de huit mois, je savais lire avec facilité je me mis à regarder les sutra et les tantra ; tout était comme si je pouvais saisir de mes mains les enseignements profonds et infinis'' (1)
Bientôt, enfin, il put partir à la recherche des meilleurs maitres. Sur le conseil de son maitre en mahamudra et a l'instar de l'ancetre de son ordre, il se rasa les cheveux et revetit le costume monastique. Il recu la transmission de la lecture du Dohakosa de Saraha, qu'il tenait en tres haute estime.
(1) Extraits de Vie et Chants de Brug-pa Kunlegs, P. 44 par R. A. Stein
Source : Lilian Silburn, Aux Sources du Bouddhisme
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