Un chemin solitaire et tragique
Nietzsche est né en 1844, au village de Röcken, en Saxe, là où est né Luther et là d'où partit la Réforme. Nietzsche porte les prénoms du roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV, qui y avait nommé son père, pasteur luthérien, et qui, cinq ans plus tard, n'acceptera pas la couronne impériale, parce que celle-ci lui sera proposée par une délégation agissant au nom du peuple, alors qu'il recherchait, lui, le consensus des souverains allemands. Plus tard, Nietzsche s'insurgera contre l'esprit nationaliste qui accompagnera le processus de l'unité allemande en 1871. Dès l'âge de cinq ans, l'enfant, qui a perdu son père, est placé sous l'autorité des femmes: sa grand-mère paternelle, sa mère et deux tantes l'élèvent dans une atmosphère d'austérité, sinon d'ascétisme, mais aussi de raffinement culturel. Il commence ses études à l'école luthérienne et humaniste de Pforta, où il baigne dans la civilisation gréco-latine et dans la discipline d'une école bien ordonnée: «Cette contrainte quasi militaire qui, destinée à agir sur la masse, traite l'individu de manière froide et superficielle, me ramenait à moi-même», écrira-t-il. En 1864, Nietzsche s'inscrit en théologie à l'université de Bonn, mais il est surtout attiré par les études de philologie, que son maître Ritschl ne limitait pas à l'histoire des formes littéraires mais qu'il enseignait comme l'étude générale des systèmes de pensée et d'institutions.
1 -[Frederic Nietzsche]
2 -[Frederic Nietzsche : De Wagner au «gai savoir»]
3 -[Frederic Nietzsche : Tension et crise finale]
|