Dialogue  Inter-  Religieux

La Liberté : définition et iconographie


La Liberté : Définition et études

De la nécessité rationnelle à la liberté du sujetDans l'Antiquité, l'eleutheria consiste en un statut juridique discriminant l'homme libre de l'esclave. Le maître-citoyen, libéré de la sphère des besoins (l'animalité) par le travail de l'esclave peut se livrer à l'activité de la raison que la philosophie affirme être le plus grand bonheur. La liberté s'inscrit alors dans l'ordre immuable du cosmos.Le stoïcisme découvre que l'homme possède un pouvoir intérieur – une volonté libre de choix et de jugement capable de résister à toute forme de contrainte – qui est à l'origine de la notion de libre-arbitre (capacité d'être cause première de nos actes par suite d'un choix sans inclination a priori) et aussi de la notion de responsabilité absolue dans la conception de Sartre.Pour la pensée grecque, un acte mauvais, immoral, résulte toujours de l'ignorance. En introduisant les notions de faute, de salut, de rédemption et d'histoire, le christianisme fait de la liberté une question théologique: c'est parce que l'homme est libre qu'il peut vouloir faire le mal.Avec Descartes, la liberté parvient à se confondre avec la pensée: «la liberté de notre volonté se connaît sans preuve par la seule expérience que nous en avons» (Principes de la philosophie). Il hésite toutefois quant à la possibilité de vouloir le mal. La liberté s'exprime par la nécessité intérieure de l'évidence, elle est l'opposé de la liberté d'indifférence qui, choisissant par ignorance, est le plus bas degré de la liberté.


La liberté, conquête sociale et politique
À partir des Lumières, la liberté est associée à l'idée d'un progrès de l'humanité: elle s'apprend pour parvenir à s'articuler à des contraintes légitimes qui la guident et l'empêchent de se tourner contre elle-même. Dès lors se trouve posée la liaison de la liberté avec la loi, des volontés particulières et de la volonté collective.Pour Kant, un acte libre est un acte qui n'est contraint ni par une autorité extérieure, ni par un intérêt affectif ou utilitaire. Il est une idée de la raison et reste un postulat, même s'il est nécessaire à notre pensée et indispensable pour donner un sens à notre vie. L'homme est un être nouménal par sa liberté.Pour Hegel, le déploiement historique est l'autoproduction de l'humanité: l'ancienne liberté abstraite et subjective du maître s'incarne objectivement par la transformation du monde (le travail de l'esclave). L'histoire s'achemine vers une situation égalitaire où se réalise la liberté de tous.

La liberté: une illusion
La conscience n'est jamais aussi aliénée que lorsqu'elle se croit libre. La critique des illusions de la liberté est celle des illusions de la conscience. Marx, dans sa critique de l'idéologie dénonce le caractère purement formel de la liberté (Droits de l'homme).Le développement des sciences humaines ne cesse de faire apparaître que l'homme subit non seulement les déterminismes de tout être vivant mais aussi les déterminisme psycho-socioculturels et historiques.Spinoza dénonçait la fausse liberté, qui consiste à se croire libre par ignorance des déterminismes, et précisait que la vraie liberté consiste à connaître ceux-ci. En les connaissant, l'homme commence à leur échapper




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