La vie du poète latin Lucrèce dit Titus Lucretius Carus nous est à peu près inconnue. Selon une tradition rapportée par saint Jérôme, le poète se serait suicidé après avoir été rendu fou par un philtre amoureux ! Mais rien n'est plus controversé que ce récit: saint Jérôme ne pouvait guère apprécier l'adversaire de la religion, le philosophe matérialiste qui remettait en question la Providence. . .
Notons que le temps de Lucrèce est tout aussi troublé que celui de son maître Épicure : guerres civiles, discordes de toutes sortes, préludent à la chute de la République romaine. En cette époque agitée, Lucrèce veut, peut-être, bâtir une citadelle abritée par la pensée
Son poème De natura rerum («De la physique») tentait d'introduire dans le monde romain la pensée épicurienne; la physique est le fondement d'une éthique qui se propose de libérer l'homme de la superstition, de la crainte des dieux et de la mort. Dans les six livres qui composent cette œuvre, Lucrèce traite de la théorie atomiste d'Épicure et de Démocrite à travers des sujets touchant à la psychologie, à la cosmologie, à l'histoire de la culture et à l'explication des phénomènes naturels.
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