Confessant la foi monothéiste d'Abraham, le Prophète de l'islam prêche aux tribus arabes polythéistes une conversion à un Dieu unique, Allah, qui leur délivre sa parole par son intermédiaire. Son message a contribué à l'unification de la péninsule Arabique. Homme remarquable, issu d'une communauté en marge des grandes sociétés de l'époque, il a su faire une synthèse idéologique capable de s'imposer de l'Atlantique au Pacifique. La prédication de Muhammad va se heurter à la volonté de statu quo de ses compatriotes mecquois. Son action, dès lors, ne se limitera plus à la simple exhortation, mais se transformera en un engagement total, dans le domaine religieux, politique et militaire. S'appuyant sur la création d'un mini-État à Médine, il fera triompher localement sa communauté, avant d'en étendre l'influence sur les nomades et d'obtenir l'unification des Arabes.
La vie du Prophète Selon la sira (biographie traditionnelle du Prophète), Muhammad, est né à La Mecque dans le Hedjaz, région occidentale de l'Arabie, vers 570 après J.-C. Son père, Abd Allah, appartenait au clan des Bani Hachem, qui était une fraction de la puissante tribu des Quraychites (originaire de La Mecque); cette dernière était alors en perte de statut social. Orphelin de père à la naissance, et sa mère, Amina, se trouvant dans une situation précaire, l'enfant est mis en nourrice dans une tribu bédouine, où il va demeurer jusqu'à l'âge de six ans. Sa mère meurt peu de temps après l'avoir récupéré. Le jeune Muhammad est élevé par son grand-père paternel et chef de clan, Abd al-Muttalib, puis, à la mort de celui-ci, par son oncle, Abu Talib, riche marchand mecquois devenu chef du clan des Hachem. Celui-ci emmène souvent Muhammad avec lui lors de ses voyages à travers le désert; il lui fait découvrir la Syrie. Par la suite, Muhammad, pour gagner sa vie, deviendra caravanier; il entrera ainsi au service de Khadidja, riche veuve qui possède les caravanes les plus importantes de La Mecque, qu'il épousera vers 595. Les événements de sa petite enfance auront sur sa destinée une importance capitale: ils marqueront la morale sociale du Coran, qui défend inlassablement les veuves et les orphelins, interdit le mariage entre deux personnes placées chez une même nourrice, comme si elles étaient frère et sœur. Cet interdit provient du code bédouin qui fait des frères de lait des frères de sang. Muhammad épousera des veuves la plupart du temps. Sa première épouse, Khadidja, est plus âgée que lui d'une quinzaine d'années. De cette union naîtront plusieurs enfants: seules ses quatre filles survivront. Muhammad adopte un de ses esclaves, qu'il affranchit, et adopte également son cousin Ali, fils d'Abu Talib, qui épousera l'une de ses filles, Fatima; toute la descendance prophétique, historiquement si décisive, proviendra de cette union familiale.
Les débuts à La Mecque Le Hedjaz se situe alors au carrefour d'un mouvement commercial important entre le Yémen (océan Indien) et la Syrie (Méditerranée), mais aussi entre l'Arabie et l'Abyssinie chrétienne (l'actuelle Éthiopie). La Mecque est alors une grande étape caravanière, environnée de tribus qui élèvent notamment des chameaux pour le transport des hommes et des marchandises. Sur le plan politique, cette région forme la marge de l'influence des deux puissances du moment: Byzance la chrétienne, et la Perse sassanide, qui pratique la religion manichéenne de Zarathoustra. Du point de vue religieux encore, la proximité du Sinaï de Moïse et de la Jérusalem de Jésus se concrétise par la présence, en Arabie, de chrétiens nestoriens ou coptes et de tribus juives. Les éleveurs arabes, quant à eux, pratiquent une sorte de polythéisme à base tribale. L'un de leurs sanctuaires les plus réputés se trouve précisément à La Mecque. Il y a donc place, dans ce contexte, pour un message monothéiste, qui serait spécifiquement adressé aux populations de culture arabe.
1 -[Muhammad]
2 -[Muhammad : La vocation de Muhammad]
3 -[Muhammad : Médine : premier «État» islamique (622-632)]
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