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L
e détachement des objets terrestres donne de ces objets mêmes une connaissance plus claire, qui permet d'en bien juger tant naturellement que surnaturellement. Enfin, il met à même d'en jouir d'une manière tout autre que ne le fait celui qui y est attaché. L'homme détaché a sur celui qui ne l'est pas de manifestes supériorités. Il goûte les objets terrestres selon ce qu'ils ont de véritable ; l'autre, selon ce qu'ils ont de mensonger ; le premier, selon ce qu'il ont de meilleur ; l'autre, selon ce qu'ils ont de pire ; le premier les juge selon la substance, le second, en y attachant ses sens, les juge selon l'accident. Les sens, en effet, ne peuvent atteindre et pénétrer que l'accident ; l'esprit, au contraire, dépassant les nuages de l'accident, pénètre la vérité et la valeur des choses, ce qui est son objet propre.
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