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G
rand savoir embrasse; petit savoir divise. Grands mots s'enflamment; petits mots babillent. Endormie, l'âme de l'homme voyage. Eveillé, son corps s'agite.
S'il touche quelque chose, il s'y empêtre. Jour après jour, il lutte avec aisance, ruse ou prudence. Ses petites frayeurs s'agitent, Ses grandes peurs flamboient. Rapide comme une flèche, il file Pour arbitrer le vrai et le faux.. Immobile comme celui qui jure, Il garde jalousement sa victoire. Comme ceux d'automne et d'hiver, On peut dire que ses jours perdent leur éclat. Englouti par ses actes, rien ne le fait revenir. Comme s'il était scellé, il se ferme : On peut dire qu'il dépérit. L'esprit voisin de la mort, Rien ne le fait revivre, Joie et courroux, Peine et plaisir, Souci et regret, Inconstance et raideur, Insouciance et licence, Insolence et contenance, Musique venant du vide, Champignons nés de vapeurs, Jours et nuits alternant on ne sait comment! Assez! Assez! Ce qui du matin au soir nous est donné, En connaîtrons-nous l'origine ?
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