|
L
'Harmonie suprême est ce qui s'appelle Dao. En elle est contenue la nature [de tous les processus] : flotter/sombrer, monter/descendre, mouvement/repos, stimulation mutuelle. C'est en elle que [les processus] trouvent leur origine : génération, interaction, vaincre/être vaincu, contraction/expansion. À son avènement, elle est infime et subtile, " aisée et simple ", mais à son achèvement, elle est vaste et grande, ferme et solide. [ ... ]
Ce qui se disperse, se différencie et peut prendre figure visible est énergie vitale (qi) ; ce qui est pur, pénètre partout et ne peut prendre de forme visible est puissance spirituelle (shen) (1). À moins d'être comme du qi en mouvement, les forces génératrices [du Ciel-Terre] ne sauraient être considérées comme en Harmonie suprême.
Le Vide suprême n'a a pas de formes : c' est la constitution originelle du qi. La condensation et la dissolution [du qi] sont des formes temporaires dues aux changements et aux transformations. Bien que le qi du Ciel-Terre se condense et se disperse, repousse et recueille de cent façons, en tant que principe (LI) il opère selon un ordre infaillible. Le qi est une chose qui se dissout pour revenir au sans-forme en se maintenant dans sa constitution, et qui se condense pour donner des figures sans s'écarter de sa constante.
Le Vide suprême ne peut être que qi, le qi ne peut que se condenser pour donner les dix mille êtres, les dix mille êtres ne peuvent que se dissoudre pour revenir au Vide suprême. Avènement et résorption alternent en un cycle universellement nécessaire. […] Le Vide suprême est pur, étant pur il est sans obstruction, étant sans obstruction il est spirituel (shen). Le contraire du pur est le trouble ; le trouble est obstruction, et l'obstruction donne les formes.
|
|