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Taoisme

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P eux-tu faire à ton âme embrasser l'Un
Dans une union indissoluble?


Citation 767  | 
Tao-tê-king, § 10, traduction Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap.7 

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A insi, ce qu'il aimait était Un,
Ce qu'il n'aimait pas était Un,
Ce qui en lui était unifié était Un,
Ce qui en lui ne l'était pas était Un,
Étant unifié, il était le compagnon du Ciel,
Ne l'étant pas, il était le compagnon de l'homme.
Quand Ciel et homme ne rivalisent pas,
C'est là qu'apparaît l'homme Véritable.


Citation 765  | 
Zhuangzi, chap.V, traduction par Isabelle Robinet 

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U n tel homme ne sait ce qu'œil et oreille approuvent:
Son esprit s'ébat dans l'harmonie de la Vertu.
Il voit l'unité des êtres et des choses et non leur perte,
Son pied coupé n'est qu'une motte arrachée.
-Il ne fait que travailler à sa perfection, dit Chang Ji.
Par son intelligence, il accède à son esprit;
Par son esprit, il accède à l'esprit constant.
Pourquoi les êtres affluent-ils vers lui?
L'homme ne prend pour miroir l'eau qui court
Mais celle qui dort, dit Confucius.
Seul l'arrêt peut calmer la multitude.
Investis du Décret Terrestre,
Seuls le pin et le cyprès, autonomes, sont parfaits
Hiver comme été ils garderont leur verdeur.
Investi du Décret Céleste
Seul Shun, autonome , se rectifie :
Par grâce il peut rectifier sa propre nature
Et par là même rectifie celle de la multitude.
Pas de peur pour qui garde la trace de l'origine.
Le guerrier brave affronte les neuf armées sans crainte
Qui cherche le renom
Et y parvient par soi-même agit de la sorte.
Celui qui gouverne Ciel et Terre,
Se fait le réceptacle des Dix mille êtres
Habite son corps comme une demeure éphémère,
Ne se fie ni à ses yeux ni à ses oreilles,
Unifie son savoir par la sagesse.


Citation 753  | 
Zhuangzi, chap.V, traduction par Isabelle Robinet 

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L e Sage équarrit sans blesser
Incline sans porter atteinte
Rectifie sans faire violence
Et resplendit sans aveugler.


Citation 741  | 
Tao-tê-king, chapitre 58, texte chinois présenté et traduit par François Houang et Pierre Leyris, coll. Sagesses 16, Seuil, Paris. 

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A tteins Suprême Vacuité
Et maintiens-toi en Quiétude
Face à l'agitation fourmillante des choses
Je contemplerai leur Retour
Car toute chose après avoir fleuri
Retourne à sa racine
Retour à la racine a nom Quiétude
A nom Retour à Destinée
Retour à Destinée a nom Constant
Connaître le Constant, Illumination
Ne pas connaître le Constant
C'est courir aveugle au malheur
Qui connaît le Constant
Embrasse et saisit tout
Quiconque embrasse et saisit tout, il sera juste
Étant juste, sera royal
Étant royal, sera céleste
Étant céleste, fera un avec la Voie
Et faisant un avec la Voie persistera
Toute sa vie durant il échappe au péril.


Citation 739  | 
Tao-tê-king, chapitre 16, texte chinois présenté et traduit par François Houang et Pierre Leyris, coll. Sagesses 16, Seuil, Paris. 

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P eux-tu faire à ton âme embrasser l'Un
Dans une union indissoluble?
Peux-tu, en concentrant ton souffle (1), devenir
Aussi souple qu'un nouveau-né?
Peux-tu purifier ta vision interne
Jusqu'à la rendre immaculée?
Peux-tu chérir le peuple et gouverner l'État
Sans user de subtilité?
Peux-tu ouvrir et clore les battants du Ciel (2)
En jouant le rôle féminin?
Peux-tu tout voir et tout connaître
En cultivant le non-agir?

Élève les êtres, nourris-les
Sans chercher à les asservir
Oeuvre sans rien revendiquer
Sois un guide et non pas un maître
Voilà la Vertu mystérieuse.


Citation 738  | 
Tao-tê-king, chapitre 10, texte chinois présenté et traduit par François Houang et Pierre Leyris, coll. Sagesses 16, Seuil, Paris. 

(1) Tchi (Qi) signifie l'air vital, le pneuma qui circule dans l'être humain tout entier et le sustente. La technique respiratoire des taoïstes concentre le souffle en supprimant toute agitation extérieure pour atteindre à une quiétude qui ressortit à la mystique. (2) Soit le couple Yin-Yang, soit la bouche et les narines

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A insi, le Saint s'ébat:
Pour lui, le savoir est une malédiction,
L'engagement un enchaînement,
Les faveurs une corruption,
L'habileté un commerce.
Le Saint est sans projet : que ferait-il du savoir?
Il ne découpe rien : que ferait-il de la colle?
Il ne perd rien: comment chercherait-il à obtenir?
Il ne convoite aucun bien. pourquoi commercerait-il?
Ces quatre positions sont le Don du Ciel ;
Le Don du Ciel est une nourriture :
Nourri par le Ciel, pourquoi en appellerait-il à l'humain?
De l'homme, il a la forme mais non les penchants.
Ayant cette forme, il se mêle aux hommes.
Sans leurs penchants,
Un tel homme fautait sans regrets
Et réussissait sans fatuité.
Un tel homme grimpait sans vertige,
S'immergeait sans se mouiller
Et plongeait dans le feu sans se brûler.
Ainsi était la connaissance à hauteur de la Voie.
L'homme Véritable des temps anciens
Dormait sans rêver, Se réveillait sans soucis,
Mangeait sans goûter
Et respirait en profondeur.
L'homme Véritable respire par les talons;
Les gens du commun par la gorge,
Subjugués, on dirait qu'ils vagissent.
Quand passions et désirs sont profonds
Faible est la force interne du Ciel.
L'homme Véritable des temps anciens
Ignorait l'amour de la vie et la haine de la mort,
Ne se réjouissait pas d'apparaître
Et ne refusait pas de disparaître.
Alerte et léger, il arrivait et repartait. C'était tout.
Conscient de son origine et peu soucieux de sa fin,
Recevant la vie, il en jouissait ;
La perdant, il retournait à la source,
C'est ce qu'on appelle ne pas nuire à la Voie par l'esprit
Et ne pas agir en homme pour assister le Ciel.
C'est cela être un homme Véritable.
Un tel homme avait l'esprit attentif,
Le visage serein et le front large.
Austère, il était comme l'automne;
Chaleureux, il était comme le printemps.
Ses joies et ses colères épousaient les quatre saisons.
Il s'accordait aux êtres et aux choses
Sans que nul ne connaisse ses limites.
Ainsi, quand le Saint levait des troupes,
Il détruisait un pays sans perdre le peuple.
Répandant ses bienfaits sur mille générations,
Il n'aimait pas d'amour partial.
Ainsi, qui jubile en circulant au travers des êtres,
N'est pas un Saint.


Citation 729  | 
Zhuangzi, chap.V, traduction par Isabelle Robinet 

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L e sage gouverne par le non-faire
Il enseigne par le non-dire
Il ne refuse rien à la foule des êtres
Mais il nourrit chacun sans se l'approprier
Il accomplit sa tâche, sans s'en prévaloir
Il achève son oeuvre sans s'y attacher
Et comme il ne s'y attache pas
Il se maintient.


Citation 722  | 
Tao-tê-king, chapitre 2, texte chinois présenté et traduit par François Houang et Pierre Leyris, coll. Sagesses 16, Seuil, Paris. 

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E n outre, obtenir la vie est affaire de circonstance,
La perdre est affaire de conjoncture.
Quand on s'en remet aux circonstances
Et qu'on s'établit dans la conjoncture,
Douleur et joie ne pénètrent plus.


Citation 721  | 
Zhuangzi, chap.V, traduction par Isabelle Robinet 

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A tteins suprême vacuité
Maintiens en toi quiétude
Dans la manifestation foisonnante des choses
Je contemple leur retour
Car toute chose après avoir fleuri
Retourne à sa racine
Retour à la racine a nom quiétude
- Retour à destinée
Retour à destinée a nom Constant
Connaître le Constant a nom illumination.


Citation 720  | 
Tao-tê-king, § 16, traduction Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap.7. 

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L e Dao trouve sa constance dans le non-agir
Or par lui tout s'accomplit
Si seulement rois et seigneurs s'y tenaient
Les dix mille êtres d'eux-mêmes se transmueraient
Pour peu que mutation devienne velléité d'agir
Simplicité-sans-nom saurait l'assagir
Car simplicité-sans-nom est aussi sans-désir
Le sans-désir s'atteint par la quiétude
Et le monde se détermine alors de lui-même.


Citation 719  | 
Tao-tê-king, § 37, traduction Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap.7. 

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H uizi (Hui Si) dit un jour à Zhuangzi : " Se peut-il qu'un homme n'est pas les caractéristiques de l'humain ? "
Zhuangzi lui répondit : " Parfaitement "
Huizi : " Si un homme n'a pas ces caractéristiques, qu'est ce qui permet de l'appeler " homme " ?
Zhuangzi : " Le Dao lui a donné son aspect, le ciel sa forme, comment pourrait-on ne pas l'appeler " homme " ?
Huizi : " Mais étant donné qu'on l'appelle " homme ", comment pourrait-on lui dénier ce qui le caractérise ? "
Zhuangzi : " Le fait d'affirmer " C'est cela ", " Ce n'est pas cela ", voilà ce que je considère comme caractéristique de l'humain. Pour moi, en être dépourvu, c'est ne pas se laisser affecter intérieurement par ses goûts et ses dégoûts, avoir pour règle de suivre le cours naturel sans prétendre apporter quelque chose à la vie. "
Huizi : " Si l'homme n'apporte rien à la vie, comment peut-il ne serait ce qu'exister ? "
Zhuangzi : " Le Dao lui a donné son aspect, le ciel sa forme, qu'il lui suffise de ne pas se laisser affecter intérieurement par ses goûts et ses dégoûts. Regardez-vous plutôt :
Toujours à disperser votre force spirituelle,
Toujours à gaspiller votre énergie essentielle,
Toujours à radoter contre un arbre appuyé,
Jusqu'à vous assoupir sur votre sterculier.
Le corps que le ciel vous a donné,
A discuter du " dur " et du " blanc " vous l'usez (1)


Citation 718  | 
Zhuangzi, chap.V, traduit par Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap. 4 

(1) dur et blanc est le titre d'un chapitre du Gongsun Longzi

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C elui qui agit détruira
Celui qui saisit perdra
Le Saint, n'agissant sur rien, ne détruit rien
Ne s'emparant de rien, il n'a rien à perdre.


Citation 717  | 
Tao-tê-king, § 64, traduction Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap.7. 

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P arle peu
Laisse aller
Un grand vent ne va pas plus loin que le matin
Une averse on en voit la fin avec le jour
Mais qui donc fait averse et vent? C'est Ciel-et-Terre
Si l'ouvrage de Ciel-et-Terre est sans durée
Que dire de celui des hommes ?
Qui cultive la Voie fait un avec la Voie
Qui cultive la Vertu, un avec la Vertu
Qui courtise la Perte, un de même avec elle
Or qui fait un avec la Voie, la Voie tout aussitôt l'accueille
Qui fait un avec la Vertu, la Vertu lui ouvre les bras
Et qui fait un avec la Perte, alors la Perte le reçoit
Manque de foi appelle Manque de foi.


Citation 624  | 
Tao-tê-king, chapitre 23, texte chinois présenté et traduit par François Houang et Pierre Leyris, coll. Sagesses 16, Seuil, Paris. 

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J 'ai gardé en moi la Voie tout en l'instruisant:
Après trois jours, il s'est détaché du monde;
S'étant détaché, je l'ai encore gardée.
Après sept jours, il s'est détaché des êtres;
S'étant détaché, je l'ai encore gardée.
Après neuf jours, il s'est détaché de la vie;
Détaché de la vie, l'aurore l'a inondé.
Inondé de lumière, il s'est éveillé à l'unicité.
Dans l'unicité, le passé et le présent se sont abolis.
Passé et futur abolis,
Il a pénétré là où rien ne vit ni ne meurt.
Ce qui tue la vie ne meurt pas,
Ce qui donne la vie ne vit pas.
En tant que chose, elle est ainsi:
Il n'est rien qu'elle n'accompagne,
Il n'est rien qu'elle n'accueille,
Il n'est rien qu'elle ne détruise,
Il n'est rien qu'elle n'accomplisse.
Son nom est "combat serein".
Après le combat, il y a accomplissement.
- Où as-tu entendu cela? demanda Zikui de Nanbo.
- Je l'ai appris de fils d'Écriture,
- Ce dernier du petit-fils de Récitation
- Qui l'apprit de Regard-Lumineux
- Qui lui, l'avait appris de Murmure-Accordé,
- Ce dernier l'ayant appris de Pratique-Obligée
- Qui l'avait appris de Ballade-joyeuse,
- Cette dernière l'ayant appris de Subtile-Obscurité
- Qui l'avait appris de Saisie-du-Vide,
- Ele-même l'ayant appris d'Origine-Évanescente.


Citation 617  | 
Zhuangzi, chap.V, traduction par Isabelle Robinet 

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N e cherche pas à primer par les armes
Car Primer par les armes appelle à la riposte.


Citation 577  | 
Tao-tê-king, § 30, traduction Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap.7 

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J e l'enseigne après d'autres " Au violent mort violente "
Que l'homme de ce dire soit mon maître !


Citation 575  | 
Tao-tê-king, chapitre 42, texte chinois présenté et traduit par François Houang et Pierre Leyris, coll. Sagesses 16, Seuil, Paris. 

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C omme les matins, les demeures se succèdent
Mais la vraie mort n'advient pas.


Citation 563  | 
Zhuangzi, chap.V, traduction par Isabelle Robinet 

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A u pays de Lu, Shushan Sans-orteil, amputé d'un pied,
Clopinant sur ses talons, s'en fut voir Confucius.
Tu manques de prudence, lui dit le Maître.
Tes erreurs du passé t'ont mis dans ce triste état.
En venant à moi qu'atteindras-tu?
- Manque de savoir-faire
Et usage de mon corps à la légère
Ont fait de moi un amputé! répondit Sans-orteil.
Aujourd'hui je viens à toi car plus que mes pieds
Je respecte une chose que je me dois de préserver.


Citation 559  | 
Zhuangzi, chap.V, traduction par Isabelle Robinet 

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L 'homme est quiet (jing) de naissance : c'est la nature qu'il tient du Ciel. Sous l'influence des choses, le mouvement (dong) se produit en lui ; c'est là une détérioration de sa nature. Son esprit répond aux choses qui se présentent, et ainsi sa connaissance entre en mouvement. Celle-ci le met au contact avec les choses, et ainsi naissent en lui l'amour et la haine, qui font prendre corps aux choses; et la connaissance, attirée vers l'extérieur, ne peut plus revenir à elle-même. C'est ainsi qu'est détruit en lui l'ordre céleste (tianli) Ceux qui sont initiés au Dao n'échangent pas le Ciel contre l'Homme.


Citation 557  |   Huainanzi
Traduit et cité par Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap11, p270/271 

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A Hui qui sollicite l'enseignement du maître sur le jeûne du cœur, Confucius répond : " unifie ton intention. Plutôt que d'écouter avec l'oreille, écoute avec le cœur. Plutôt que d'écouter avec le cœur, écoute avec le Qi. L'ouie s'arrête à l'oreille, le cœur s'arrête à ce qui s'accorde avec lui. Le Qi c'est le Vide qui accueil toute chose. Or seul le Dao accumule le Vide. Ce vide, c'est le jeûne du cœur. "


Citation 480  | 
Zhuangzi, chap.IV, traduit par Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap. 4 

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L orsque le Saint atteint la quiétude, il ne l'atteint pas parce qu'il se dit que la quiétude est bonne, sa quiétude vient de ce que pas un des dix milles êtres ne parvient à troubler son cœur. Lorsque l'eau est calme, on y voit en toute clarté le moindre poil de barbe ou de sourcil, elle est parfaitement étale, à l'aplomb du niveau du charpentier, et le meilleur artisan la prendra pour norme. Si l'eau est claire lorsqu'elle est calme, combien plus encore la quiétude de l'esprit essentiel (jingshen). Le cœur du Saint, reflet du Ciel-terre, miroir des dix milles êtres !


Citation 479  | 
Zhuangzi, chap.XIII, traduit par Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap. 4 

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F u, le retour, signifie revenir à la racine. Le Ciel-Terre fait de la racine son cœur. Tout mouvement qui cesse devient quiétude, sans que la quiétude soit l'opposé du mouvement; toute parole qui se tait devient silence, sans que le silence soit l'opposé de la parole. Ainsi le Ciel-Terre a beau être vaste et riche des dix mille êtres, être ébranlé par le tonnerre et le souffle du vent, connaître maintes transformations et dix mille mutations, il trouve sa vraie racine dans la quiétude de l'indifférencié suprême. Aussi lorsque cesse tout mouvement sur terre apparaît le cœur du Ciel-Terre.


Citation 440  | 
Commentaire sur le jugement (tuan) de l'hexagramme 24 (Fu) éd. Lou Yulie (références en note 8), p. 336-337, traduit et cité par Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997 

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I l est un être formé dans le chaos
Né avant Ciel et Terre
Silence! Vacuité!
Il se tient seul, inaltérable
Circulant partout sans s'épuiser
On peut y voir la Mère du monde
Ne connaissant pas son nom, je l'appelle Dao
À défaut d'autre nom, je le dirais grand
Grand pour dire qu'il s'écoule
S'écoulant, il s'étend au loin
À l'extrême lointain, il fait retour.


Citation 438  | 
Tao-tê-king, § 25, traduction Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap.7 

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L e retour,
c'est le mouvement même du Dao.


Citation 437  | 
Tao-tê-king, § 40, traduction Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap.7 

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