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S
ur la mer infinie et la brise insensée, Vers le ciel farouche où brûle la Pensée, Vers les étoiles amoureuses, Gypaète augural, je dirai aux éclairs: Je veux le seul Vivant, le seul Grand, le seul Clair, Malgré les gouffres qui se creusent !
La lune au sein de miel, et Vénus de turquoise, Saturne où des clartés sinistres s'entrecroisent, Jupiter, saphir triomphal, Mercure qui chatoie ainsi qu'un lac de songe, Mars tout gonflé de sang comme une sombre éponge, Et, toi, Pluton, astre fatal,
Uranus dévorant, Neptune idéaliste, Proserpine écartant ses voiles d'améthyste, Et les planètes inconnues Jusqu'au brûlant Hercule, en margelle du vide, Je les dépasserai, comme un aigle splendide, A travers la terreur des nues.
Album de l'invisible aux milliards d'images, Ouvrez devant mes yeux vos flamboyantes pages, Volcan qui rugit et qui bout, Je transfigurerai vos harmonies énormes, Par delà les éons, les nombres et les formes Et je deviendrai le Grand Tout !
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