Né en Russie en 1866, d'origine paysanne, le tout jeune Syméon Ivanovitch Antonov souhaite « parcourir la terre pour trouver Dieu ». Mais quelques années plus tard, ayant entendu parlé de certains miracles, il réalise que Dieu est partout. Le jeune moujik poursuit pourtant une vie ordinaire jusqu'au jour où la Vierge Marie lui fait connaître son mécontentement. Dès lors, Saint Silouane l'Athonite rejoint un monastère russe du mont Athos, en Grèce, pour commencer une nouvelle vie de moine et d'ascète. Immédiatement obsédé par des pensées négatives qu'il ne parvient à chasser que par la prière, Saint Silouane l'Athonite reçoit de la Vierge Marie le don de la prière incessante. Mais cette grâce, mêlée aux éloges de ses frères subjugués par son charisme, nourrit considérablement son ego. Et de nouveau, c'est l'avalanche des pensées négatives auxquelles s'accrochent les “démons”. Lors d'une prière, Silouane reçoit alors la grâce, aussi apaisante que brûlante, de voir le Christ dans toute sa gloire. Car il n'y pas plus grande souffrance, souligne le starets, que de voir l'Amour se manifester puis “disparaître”... Assailli par les forces obscures, il demande un soir de l'aide au Seigneur qui lui répond que « les orgueilleux ont toujours à souffrir des démons ». Alors désireux d'acquérir la véritable humilité, Silouane supplie encore le Seigneur qui lui dit : « tiens ton esprit en enfer et ne désespère pas ». Durant quinze longues années, Saint Silouane l'Athonite accepte ainsi de lutter contre l'enfer de l'orgueil, dépassant d'innombrables épreuves qui le conduiront à l'“hésychia” : la paix intérieure ou “Royaume des cieux”.
Aussi, à travers son enseignement, miroir fidèle de son expérience mystique, Saint Silouane l'Athonite décrit les trois étapes successives du cheminement spirituel de l'âme en quête du Divin : manifestation de l'Esprit Saint puis “perte” de celui-ci, l'âme devant apprendre à lui donner toute la place, et enfin, recouvrement de la divine lumière. Ultime étape qui conduit le mystique à l'Amour de l'humanité entière et, surtout, de ses ennemis. « L'âme qui n'a pas l'Amour des ennemis, dit-il à ce sujet, n'aura jamais la paix ; elle se tourmentera et fera souffrir les autres ». Saint Silouane l'Athonite insiste : l'Amour des ennemis est le critère absolu de la présence de l'Esprit Saint à l'intérieur de soi. En fait, l'impact exceptionnel de l'enseignement de Saint Silouane l'Athonite tient essentiellement à son universalité et à son pragmatisme. L'ascèse devient tout simplement humaine car elle consiste à considérer les épreuves quotidiennes comme un tremplin à la remise en question personnelle, à l'humilité puis à l'Amour de tout et de tous.
Accueillir l'Esprit Saint et le manifester autour de soi pour permettre au Christ de ressusciter par nous et en nous : voilà ce à quoi nous exhortent les écrits de Saint Silouane l'Athonite mis en lumière par son disciple le Père Sophrony. Décédé en 1938 et canonisé par le Patriarcat de Constantinople en 1987, le saint starets reçoit à l'heure actuelle toute la reconnaissance et la bénédiction d'une multitude de personnes en quête d'évolution spirituelle !
Source : Fraternet.com
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