L e Dao engendre l'UnUn engendre DeuxDeux engendre TroisTrois les dix mille êtresLes dix mille êtres portent le Yin sur le dos et le Yang dans les brasMêlant leurs souffles, ils réalisent l'harmonie. Citation 397 | Laozi Tao-tê-king, § 42, traduction Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap.7 share
L a Voie est grande Le Ciel est grand La Terre est grande Et l'Homme est grand C'est pourquoi l'Homme est l'un des quatre Grands du monde L'Homme suit les voies de la Terre La Terre suit les voies du Ciel Le Ciel suit les voies de la Voie Et la Voie suit ses propres voies. Citation 292 | Laozi Tao-tê-king, chapitre 25, texte chinois présenté et traduit par François Houang et Pierre Leyris, coll. Sagesses 16, Seuil, Paris. share
L e Ciel dure, la Terre persiste Qu'est-ce donc qui les fait persister et durer? C'est qu'ils ne vivent pas pour eux-mêmes Voilà ce qui les fait vivre pour l'éternité De même le Saint met sa personne en retrait Elle se retrouve au premier rangIl la met au-dehors C'est ainsi qu'elle est préservée N'est-ce pas qu'il est sans moi propre ? Par là même son moi s'accomplit. Citation 238 | Laozi Tao-tê-king, § 7, traduction Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap.7 share
P oint de crime plus grand que d'exciter l'envie Point de plus grand malheur que d'être insatiable Point de pire fléau que l'esprit d'appétit Qui s'estime content sera content sans cesse. Citation 216 | Laozi Tao-tê-king, chapitre 46, texte chinois présenté et traduit par François Houang et Pierre Leyris, coll. Sagesses 16, Seuil, Paris. share
L e malheur porte le bonheurLe bonheur sous-tend le malheurDira-t-on que vus de très hautMarcher droit et dévier demeurent? Le normal se fait monstrueuxLe bénéfique maléfiqueC'est dans la nuit des temps que l'hommeA commencé de s'égarer. Citation 193 | Laozi Tao-tê-king, chapitre 58, texte chinois présenté et traduit par François Houang et Pierre Leyris, coll. Sagesses 16, Seuil, Paris. share
A bandonne l'étude (le xué confucéen) et par là le souciEn quoi différent oui et non?En quoi diffèrent bon et mauvais?Ce qui effraie autrui, dois-je m'en effrayer?Quelle insondable absurdité!Chacun s'échauffe et se dilateComme s'il festoyait au sacrifice du bœufOu montait sur les tours du printempsMoi seul demeure en paix, imperturbableComme un petit enfant qui n'a pas encore ri Seul, détaché comme un sans-logis Chacun amasse et thésaurise Moi seul parais démuni Quel innocent je fais! Quel idiot je suis! Chacun paraît malin malin Moi seul me tais me tais Fluctuant comme la mer Je vais et viens sans cesse À chacun quelque affaire Moi seul je m'en abstiensIncivil et têtu Pourquoi si singulier? Je sais téter ma Mère. Citation 147 | Laozi Tao-tê-king, § 20, traduction Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap.7. share
L e Dao est videOn a beau le remplir, jamais il ne débordeDe ce sans-fond, les dix mille êtres tirent leur origine Il émousse tout tranchant Il démêle tout nœud Il harmonise toutes lumières Il fait un de toutes poussières Il est là, semble-t-il, depuis toujours De qui est-il le fils? Je l'ignore Avant même le Souverain d'en haut Je crois qu'il était là. Citation 95 | Laozi Tao-tê-king, §4, traduction Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap.7 share
D eux, issus d'une même source mais portant des noms différents Ce deux-un s'appelle mystèreMystère au-delà du mystère Porte de toute merveille. Citation 73 | Laozi Tao-tê-king, § 1, traduction Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap.7. share
L a voie qui peut s'énoncer N'est pas la Voie pour toujoursLe nom (1) qui peut la nommer N'est pas le Nom pour toujours Elle n'a pas de nom : Ciel-et-Terre en procède Elle a un nom : Mère-de-toutes-chosesEn ce toujours-n'étant considérons le Germe En ce toujours-étant considérons le TermeDeux noms issus de l'UnCe deux-un est mystèreMystère des mystèresPorte de toute merveille. Citation 64 | Laozi Tao-tê-king, chapitre 1, texte chinois présenté et traduit par François Houang et Pierre Leyris, coll. Sagesses 16, Seuil, Paris. "(1) le texte peut signifier soit "" le nom qui peut la nommer "", soit "" le nom qui peut être nommé "" ; mais, selon la seconde acception, la Voie serait susceptible de recevoir un nom. (2) Pour certains commentateurs, ces deux vers doivent s'entendre : "" Toujours sans désir, nous pouvons voir son secret; toujours avec désir, nous pouvons voir ses limites extérieures. "" Mais il nous semble préférable de comprendre ce "" désir "" comme un "" vouloir "" qui se rapporte à l'action du second membre de la phrase : "" voulons considérer "" = "" considérons ""." share
I l est un être formé dans le chaos Né avant Ciel et Terre Silence! Vacuité! Il se tient seul, inaltérable Circulant partout sans s'épuiser On peut y voir la Mère du mondeNe connaissant pas son nom, je l'appelle Dao A défaut d'autre nom, je le dirais grandGrand pour dire qu'il s'écouleS'écoulant, il s'étend au loinÀ l'extrême lointain, il fait retour. Citation 60 | Laozi Tao-tê-king, § 25, traduction Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap.7 Autre traduction possible: "Un quelque chose était, non défini mais accompli Né avant Ciel-et-Terre Sans parole comme sans borne Indépendant inaltérable Se jouant partout sans fatigue En somme la Mère du monde Ne sachant pas son nom je le dénomme Voie Faute de mieux je le dis grand Grandeur signifie étendue Etendue, qu'on atteint au loin Atteindre au loin faire Retour." share
L e Dao qui peut se dire n'est pas le Dao constant Le nom qui peut le nommer n'est pas le nom constantSans-nom: commencement du Ciel-TerreAyant-nom: Mère des dix mille êtresAinsi dans le Sans-désir constant, considérons le germeDans l'Ayant-désir constant, considérons le terme. Citation 58 | Laozi Tao-tê-king, § 1, traduction Anne Cheng, Histoire de la pensée Chinoise, Edition du Seuil, 1997, chap.7 share