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A
utrefois, Ananda, je demeurai dans la vacuité et je demeure à présent continuellement au séjour de la vacuité. " Puis le Bouddha enseigne à son disciple comment le moine commence par faire abstraction de la notion de village, de ses habitants, etc., et envisage la solitude "sous l'aspect de forêt... Sa conscience y trouve satisfaction, s'apaise, se stabilise, se libère... L'agitation qui accompagne la notion de village disparaît. Il atteint le vide par rapport à la notion de village et ne possède plus le non-vide que par rapport à la solitude relative à la notion de forêt.
" Prenant conscience du dynamisme qui le fait progresser de notion en notion toujours plus générales, il a le sentiment d'une vacuité pure et immuable... Il continue à s'exercer de même aux notions de forêt, de terre exempte de notions de vallée, de montagnes et il s'élève à la notion d'infini spatial, puis à celle d'infini de la conscience…, écartant une à une les notions, "le moine considère la solitude du point de vue du samadhi du cœur, sans signe distinctif, et sa conscience y trouve satisfaction, se stabilise, s'apaise, se libère. Mais il s'aperçoit que ce samadhi lui aussi résulte d'une intention et qu'il est " fait " et donc évanescent, susceptible de prendre fin. Grâce à cette connaissance, sa conscience se libère des flux du désir, du devenir et de l'ignorance, et il a la certitude d'être libéré. Telle est la vacuité incomparable, pure, immuable, suprême qu'il faut développer et dans laquelle il faut demeurer.
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