Thérèse est originaire d'une vieille famille castillane: son grand-père était un marchand juif de Tolède converti au Christianisme. Très tôt, elle perd sa mère et est élevée au couvent des Augustines à Ávila. En 1536, Sainte Thérèse d'Avila entre au couvent de l'Incarnation dans la même ville, où les Carmélites suivaient une règle fort adoucie. La voie de la réforme Tombée gravement malade, en 1537, Sainte Thérèse d'Avila retourne dans sa famille. Après sa convalescence, elle revient, en 1539, dans son couvent. Elle y mène une vie sans grande ferveur religieuse. Mais un jour de 1542, alors qu'elle prie devant une statue du Christ flagellé, Sainte Thérèse d'Avila entre dans un chemin de conversion qui devait bouleverser sa vie. Sainte Thérèse d'Avila s'engage dans la voie périlleuse de la mystique.
L'ordre des Carmes est né, au XIIe siècle, dans le royaume franc de Jérusalem du rassemblement d'ermites vivant au mont Carmel. Dès 1450, une réforme est entreprise par Jean Soreth, en Espagne, pour un retour à leur vocation initiale. Il fonde l'ordre des Carmélites cloîtrées, alors que les Carmes ne le sont pas. Vers 1560, Sainte Thérèse d'Avila souhaite fonder un couvent où la règle primitive soit de nouveau strictement observée: une vie rude consacrée à la contemplation de Dieu. Sainte Thérèse d'Avila participe ainsi au vaste courant de réformes issu du concile de Trente (1545-1563) qui secoue alors le monde chrétien. Toutefois, une telle entreprise se heurte à une sévère opposition, qu'elle parvient à vaincre, en 1562, en fondant avec une trentaine de religieuses le couvent de Saint-Joseph à Ávila. Durant cette période, elle entreprend la rédaction de sa première œuvre littéraire: le Chemin de la perfection, qui paraîtra en 1583. Les chemins de la perfection
De 1567 à sa mort, Sainte Thérèse d'Avila consacre son temps à l'élargissement de la réforme de l'ordre; l'un des signes des Carmes rénovés, dans le sens de l'austérité, est qu'ils ne portent point de bas (Carmes «déchaussés» ou «déchaux»). Tout au long de sa tâche, elle sera soutenue par Saint Jean de la Croix qui entreprendra la même réforme dans la branche masculine des Carmes. Cette assistance, ainsi que celle de ses confesseurs, est d'autant plus précieuse que Sainte Thérèse d'Avila doit affronter l'hostilité de certaines autorités ecclésiastiques et la résistance des Carmes qui s'opposent à la réforme. Cependant, les fondations (une quinzaine de son vivant) se multiplient sous son impulsion. Cette activité ne l'empêche pas de progresser dans son aventure mystique, dont l'ultime stade aboutissait, selon sa propre métaphore, à la «pure contemplation», qui s'abîme dans son fameux nada. Son confesseur, le père Gratien, l'invite à relater les étapes de son propre itinéraire: le Livre des fondations (rédigé à partir de 1577, publié en 1610) et le Château intérieur (rédigé en cinq mois, en 1577, et publié en 1588, avec le livre de la Vie). Sainte Thérèse d'Avila, béatifiée en 1614 et canonisée en 1622, demeure une figure prestigieuse de la sainteté chrétienne, tant par son œuvre réformatrice, sanctionnée par la création de nombreux couvents «déchaux», que par ses écrits mystiques. Elle est devenue, en 1970, la première femme proclamée Docteur de l'Église.
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