Sima Qian dit que son langage était unique, d'autres le qualifièrent d'extraordinaire. Lu Xun dit de Zhuangzi que l'oeuvre de Zhuangzi "dépassait tous les érudits précédant la dynastie Qin". Sa prose et sa poésie inspirèrent dit-on beaucoup d'écrivains depuis les Han. Le récit est tour à tour romanesque, poétique, réaliste, précis, fabuleux, humoristique,, autant d'outils maniés avec brio pour servir de support à son imagination débordante et iconoclaste. C'est sans aucun doute le philosophe le plus difficile à traduire et à comprendre pour les occcidentaux tant sa langue est fleurie et profonde. Ses critiques sans concession de la philosophie et de la conduite confucéenne sont des exemples d'humour cinglant :
"J'ai entendu que le duc de Qin souffrait de malaises et cherchait des médecins. Quiconque pouvait soigner les furoncles gagneraient un chariot (symbole de richesse sous les Royaumes Combattants), quiconque était capable de guérir les hémorroïdes en les léchant recevrait cinq chariots. Plus la gêne est située en bas du corps, et plus le guérisseur gagnerait de chariots". Ainsi se mmoquait-il des prétentieux, comme Confucius, prêts à tout pour obtenir les faveurs des grands.
Malgré ses qualités extraordinaires, et sans doute à cause de son idéologie iconoclaste et sarcastique envers les riches et les puissants, Zhuangzi ne gagna jamais autant de respect que Laozi. Oublié pendant des siècles, ce n'est que sous les Tang que son oeuvre refit son apparition. C'est pourtant sa philosophie qui est la plus proche de celle des taoïstes et des ermites. Le premier il se permit de rejeter systématiquement et sans compromis les honneurs des grands dont tout le monde aurait fait n'importe quoi pour obtenir la moitié d'une faveur. Il vécut dans l'indigence toute sa vie, et bouscula les valeurs de l'époque non seuelment en l'acceptant mais en préférant sa vie misérable à celle de l'érudit obséquieux.
1 -[Zhuangzi]
2 -[Zhuangzi : Zhuangzi, l'écrivain]
Source : Sanyuan.org
|