Patrimoine  Spirituel  de l'Humanité

La prédication et le ministère de Jésus


Jésus Christ : La prédication et le ministère de Jésus

Les Évangiles de Matthieu et de Luc situent la naissance de Jésus sous Hérode le Grand, mort en l'an 750 de la fondation de Rome. C'est au IVe siècle de notre ère que, selon la Tradition, le moine Denys le Petit établit, par ses calculs, l'an 1 de l'ère chrétienne. Or il se trompa et fit correspondre l'an 1 à l'an 754 de la fondation de Rome.

Les Évangiles présentent Jésus comme un prédicateur itinérant, qui enseigne, chasse des démons et guérit des malades. Dans les Synoptiques (Matthieu, Marc et Luc), l'enseignement et les actions de Jésus concernent pour beaucoup la venue du «Règne de Dieu" (appelé en général de façon plus ambiguë le «Royaume de Dieu»), qui doit établir des relations de justice et de paix entre les hommes, et entre les êtres humains et Dieu. Jésus annonce que son avènement entraînera une nouvelle manière de vivre. L'Évangile de Luc date la prédication de Jean-Baptiste de l'an 15 du règne de l'empereur Tibère, soit entre 27 et 28 de notre ère. Jésus commença sa vie publique à la même époque. Luc nous dit qu'il avait alors environ trente ans (Luc, 3, 23). Les Évangiles synoptiques ne donnent pas d'indications sur la durée de ce ministère, mais celui de Jean mentionne trois fêtes de pâque. Le ministère de Jésus aurait donc duré entre deux et trois ans, sans doute pendant les années 27 à 30.

Les prises de position de Jésus sur les deux grandes institutions de salut – les lois religieuses et le Temple – défendues par les autorités juives de son temps sont à l'origine d'un conflit qui conduisit à sa remise aux autorités romaines et à sa condamnation à mort. Du point de vue juif, le motif de cette sentence est le blasphème; du point de vue romain, le trouble de l'ordre public. Jésus mourut sous Ponce Pilate, gouverneur de Judée de 26 à 36. Le pouvoir romain ayant seul le droit de mettre à mort, Jésus subit le supplice, romain, de la crucifixion. Les synoptiques situent cette mort le jour de la pâque, et Jean rapporte qu'elle survint la veille, ce qui est plus plausible. La pâque juive a lieu le 15 du mois de nisan (mars-avril). Marc et Jean indiquent en outre que Jésus a été exécuté la veille d'un sabbat, donc un vendredi. En 27, 30 et 33, le 15 nisan est tombé un samedi. Les années 27 et 33 laissent trop peu, ou beaucoup trop, de temps pour le ministère public de Jésus. Ainsi, Jésus est probablement mort le 7 avril (14 nisan) de l'an 30. Le Nouveau Testament affirme que cette mort a un sens pour l'humanité et que Dieu a reconnu en Jésus son Fils en le ressuscitant.

Les Évangiles insistent sur l'incarnation historique de Jésus, à qui ils donnent les titres de Christ, Seigneur, ou Fils de Dieu. Ces noms sont ceux que les premières générations chrétiennes utilisent et qu'ils essaient de comprendre.

L'attente d'un Messie au temps de Jésus


Les périodes troublées qu'a connues Israël durant les siècles précédant notre ère – la fin de la royauté, les exils en terre étrangère et la persécution religieuse sous certains souverains grecs – ont favorisé le développement de thèmes messianiques: l'attente d'une intervention de Dieu soit directement, soit par l'intermédiaire d'un Messie, un homme choisi et envoyé par Dieu. Au Ier siècle de notre ère, le peuple juif – occupé par une puissance étrangère, confronté à une culture étrangère et divisé intérieurement – est particulièrement sensible à cette expression d'espérance: sous des formes variées, le messianisme traduit les divers espoirs de restauration politique ou religieuse.

La question se pose alors tout naturellement de savoir si Jésus, le prédicateur itinérant juif, entouré de disciples juifs, est le Messie attendu, car dans le Judaïsme ce dernier n'apparaît pas comme une figure marquée par la souffrance: la foi juive espérait une intervention glorieuse de Dieu en faveur de son peuple.

Cependant, les Évangiles montrent un Jésus qui lutte efficacement contre les forces du Mal, enseigne avec autorité, mais qui annonce à ses disciples la nécessité de sa mort: il ne peut être reconnu par Dieu comme son Messie que dans le passage sur la croix. La résurrection de Jésus – qui constitue cet acte de reconnaissance – est celle d'un homme condamné, bafoué et mis à mort par un supplice honteux.

Le terme grec Christos, employé dans le Nouveau Testament pour le «Messie», n'est pas chargé du même sens que dans le monde juif. Il prend la valeur d'un nom propre lorsqu'il désigne Jésus comme objet de la foi. C'est pourquoi on donne le nom de christologie à toute interprétation croyante de la figure de Jésus, et on appelle christologiques les titres (le Christ, Fils de David, Fils de l'homme, Seigneur) qui lui sont attribués pour signifier sa mission et sa dignité particulières.

Dans les communautés hellénistiques, composées en majorité de chrétiens d'origine païenne, Christ a été très vite utilisé comme un nom propre, soit tout seul, soit associé à celui de Jésus dans les expressions «Christ Jésus» ou «le Christ Jésus» ou, plus fréquemment, «Jésus-Christ».

Le problème christologique


Après les Épîtres de Paul, les Évangiles redisent l'importance de la vie terrestre de Jésus. Ils essaient de découvrir en elle les indices permettant de comprendre comment Jésus est le témoin privilégié de Dieu. Le nom "Jésus", employé le plus souvent tout seul dans les Évangiles, rappelle que le Christ a été un être de chair et de sang. Le nom «Christ» exprime, lui, une relation croyante avec Jésus. L'usage s'est établi de réunir les deux noms.


  
  
  



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